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Je suis assisse au fond de la bibliothèque, toute seule. C’est mon coin favori parce que personne- pratiquement- ne vient s’asseoir ici. Mais je triche! Je mets mon manteau sur le banc à côté de moi. Ça décourage quelque personne ça. Surtout parce qu’ils n’osent pas demander si la place est libre.
Je regarde ma montre : 15h25. Encore trente-cinq minutes dépassés et je pourrai téléphoner. Ça ne me dérange pas trop car je suis en train de lire un nouveau livre. Il est passionnant : Le roman de Sara, d’Anique Poitras. Je suis tellement concentrer dans mon roman que je n’entends pas la question qu’un inconnu me demande.
Quand une main se pose sur mon épaule, je sursaute et je lève la tête.
Pas lui!!
Le gars que j’ai accroché dans le couloir de l’école tout à l’heure. Mais qu’est-ce qu’il me veut?
- Est-ce que la place est libre?
Il a beau être le gars le plus populaire de l’école, il est sacrement mignon. Ses cheveux noirs mettent en valeur ses yeux bleus. Quels yeux! On a envie d’y plonger dedans comme ils sont bleus. Je m’aperçois que le regard fixement. Quelle honte! Je baisse rapidement les yeux et m’affaire à enlever mon manteau du banc d’à côté et je le mets dans mon dos. Je marmonne un oui et fait semblant de me replonger dans mon livre.
Il s’assit à côté de moi et je peux sentir la chaleur de son coude contre le mien. Je me dégage doucement. Je le regarde, il n’a rien remarqué. Ouf! Je sais qui il est. Mais juste de vu, puisqu’il n’est dans aucun de mes cours. Je ne connais pas son nom. J’avoue que j’aimerais bien le connaitre. Il chercher quelque chose dans son sac, j’entrevoie les livres que j’ai fait tomber sur le sol. Alors monsieur le populaire lit des romans. Ça fait bizarre! D’habitude les personnes qui on beaucoup d’amis ne passe pas leur temps à lire mais à être avec eux, pour s’amuser.
Je replace une mèche de cheveux rousse pâle derrière mon oreille et me replonge dans mon roman.
Quelques minutes plus tard, je sens sur moi un regard insistant. Je lève les yeux et rencontre ceux du garçon.
Il se détourne et se remet à lire. Mon cœur bat la chamade. Je rougis malgré moi. Chaque fois qu’un regard se pose sur moi, je baisse le tête et rougis. Je soupire bruyamment.
- Quelque chose ne va pas?
Je regard le garçon et lui répond d’un ton qui ne mérite pas que l’on répondre :
- Non, tout va bien!
Il me regarde avec étonnement. Il semble avoir compris que je ne voulais pas que personne ne me parle. Je lui ai répondu très sèchement. Je réagis comme cela quand quelqu’un d’arrogant ou de populaire m’adresse la parole. J’érige un mur autour de moi, pour que l’on puisse me laisser tranquille. C’est ma façon de me défendre.
Il fronde les sourcils et se remet à lire. Il me prend surement pour une folle, qui n’est jamais de bonne humeur. Je décide de partir. Je respire mieux dehors. Je me promène un peu et quand l’heure d’appeler ma mère arrive je rentre dans la bibliothèque et me dirige vers le téléphone public. Il y a déjà quelqu’un.
Je garçon.
Je m’arrête et attend qu’il est terminé. Quand il raccroche, les mots sortent toutes seules de ma bouche :
- Je suis désolée de t’avoir parlé sèchement.
Puis, je vais vers le combiner et compose les numéros de mon téléphone. Ma mère, marie va venir ma chercher. Le garçon est dehors, assis sur les marches. On dirait qu’il attend quelqu’un. Je ne comprends pas pourquoi est-ce qu’il est assis sur les marches enneigées? Il va avoir les pantalons touts mouillés. J’aimerais bien voir ca. J’en ris intérieurement. En descendants les quelques marches, je m’aperçois qu’il vient droit vers moi.
- Excusez-moi mais j’aimerais savoir votre nom.
L’étonnement m’attint en plein dans le cœur. Il veut savoir mon nom. Mais pourquoi? Pourquoi? Je lui réponds en bredouillant :
- Li…Liliane.
- Je suis enchanté de faire connaissance avec la fille qui ma bousculer dans le couloir de l’école.
Je rougis et baisse les yeux. J’en au presque le gout de pleurer. Mais a ma grand stupéfaction, il éclate de rire. Il me présente sa main en disant :
- Je m’appel Samuel, vous voulez que je vous raccompagne chez vous?
- Vous savez conduire?
- Puisque, je vous le demande.
C’est drôle, mais ce Samuel ma mise à l’aise tout de suite.
- Je ne peux pas ma mère est déjà en route.
Il hoche la tête. Je souris. Je ne bégaie plus et ça me rend heureuse.
- Au revoir, Liliane.
Je le vois qui par vers une voiture rouillée, qui m’étonne quelle puisse encore rouler. Il me fait signe de la main au moment ou ma mère gare la voiture devant la bibliothèque. Pendant le reste de la soirée, je ne pense plus qu’à lui et son signe de main.