Délires et propos sensés
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Délires et propos sensés

Écriture, tout genre confondus
 
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 La vésanie amblyope

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Eisfunke
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Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 12/02/2008

La vésanie amblyope Empty
MessageSujet: La vésanie amblyope   La vésanie amblyope EmptyMer 13 Fév - 16:52

La rentrée de septembre 2007 s'annonçait plutôt bien au Lycée Général et Technologique Berthelot, à Toulouse. C'était un groupe scolaire composé d'un collège et d'un lycée. Les désignations des classes du lycée étaient réparties de la sorte : de la 501 à la 508 pour les secondes, de la 601 à la 610 pour les premières, de la 701 à la 710 pour les terminales, des 800 et des 900 et quelques pour les élèves de première et seconde année de BTS. Quatre baccalauréats (plus les BTS) y étaient accessibles : la série L (littéraire), ES (économie et social), S (scientifique) et STG (Sciences et Technologies et de Gestion). Les classes étaient composées de vingt à trente-cinq élèves. Les vingt-et-un élèves de 605, la première L, venaient de recevoir leur emploi du temps, ainsi que la liste des professeurs. Un emploi du temps plutôt convenable, puisqu'ils finissaient souvent tôt : le lundi à dix-sept heures trente pour les hellénistes, le mardi à une heure (après les TPE, à onze heures) le mercredi à midi, le jeudi à quatre heures trente, et le vendredi à quatre heures. La plupart avaient deux heures pour manger, ce qui était fort idoine.
Notre protagoniste se nomme Necia. Elle est romancière à ses heures, adore Hansi Kürsch et réalise des traductions parfaites. Elle apprend quatre langues, et en parle trois autres couramment. Elle a beaucoup de contacts à l'étranger. D'apparence, elle semble osciller entre une apparence professionnelle et un style rock. Elle est très sensible à la lumière du soleil, et a une vision relativement faible. Cela est dû principalement aux longues heures passées sur ses ordinateurs, à faire du traitement de texte, jouer avec du code VBA, concevoir des pages Web, créer des musiques, s'adonner à l'infographie, et sa spécialité suprême : le système d'exploitation. Windows XP sur le portable, Linux Suse sur le PC de bureau. Elle était dans une seconde hétérogène, dont vingt-trois des trente-cinq élèves sont partis en S. Six autres ont requis STG, quatre ES, l'un a demandé le redoublement, et elle s'est retrouvée seule L. Elle a choisi littéraire, car elle veut devenir professeur de langues. Elle adore lire, surtout de la fantasy. Mais elle préfère encore écrire.
Le début de cette année semblait très prometteur aux nouvelles recrues littéraires, la section en voie de disparition. Oh! bien sûr, les gens d'aujourd'hui ne jurent plus que par les sciences. Si ce début d'année se déroulait sans encombre, alors comment tout cela a-t-il pu dégénérer tout d'un coup? Evidemment...

Le jour suivant, les cours commençaient normalement. Première heure, informatique, à la grande joie de Necia. Monsieur Limousy, le professeur de mathématiques, leur distribua le premier TP. Necia jeta un coup d'oeil et éclata de rire.
-Eh bien, que vous arrive-t-il? s'enquit le professeur.
-C'est... c'est juste que... ha, ha... j'avais... j'avais six ans quand je faisais ça!! se rit Necia.
-Oui, eh bien c'est tant mieux! Maintenant, travaille.
Necia daigna bien aider Chahinez, une amie qu'elle avait connu en seconde, puis à aller quérir l'administrateur réseau en raison d'un problème de mots de passe. "Ca me fera passer le temps...", songea-t-elle alors qu'elle arpentait les couloirs.
Le cours suivant était l'anglais première langue. Avec madame Dangibeaud. Personne ne s'en doutait à ce moment-là, mais ce serait elle la cause majeure qui renversera leur utopie de classe parfaite. Le professeur écrivit au tableau les mots suivants "nickname : the crazy cow!" (surnom : la vache folle), tout en expliquant que c'était le pseudonyme qu'elle s'était trouvée. Necia songea aussitôt "elle est pas bien...". Et ce professeur serait la plus grande source d'ennuis qu'elle aurait jamais affrontée.
Dans la classe, il y avait trois élèves assez turbulents, et que Necia considérait comme des délinquants sans but réel. Ils étaient souvent confrontés, et cela perturbait l'atmosphère générale de la classe, qui avait finie par se diviser en deux clans. Les cours les plus touchés par ces conflits-là demeuraient l'enseignement scientifique, l'anglais et l'espagnol. Nonobstant, ces trois-là ne représentaient qu'une menace mineure pour les premières L...

L'un des professeurs les plus exécrés de Necia était sans nul doute madame Boudhari, le professeur d'anglais renforcé. Attention! à ne pas confondre avec des cours de soutien. L'anglais renforcé au baccalauréat, c'est comme un oral de français... mais en anglais. Ce professeur était haï des littéraires, qui étaient tous là par défaut, après de maints refus de passages en LV3. Necia, pour sa part, trouvait les cours d'anglais bien plus supportables grâce à une petite parade...
En effet, elle avait demandé à madame Lasserre, le professeur l'allemand, une explication à propos d'une règle de grammaire. Puis, elle lui décrivit sa situation, qu'elle avait demandé allemand en LV3 mais qu'on lui avait refusé, qu'elle avait fait une lettre de motivation en vain, qu'elle étudiait seule avec une méthode linguistique... Alors le professeur lui a proposé de venir suivre les cours d'allemand avec les secondes LV3, ce qu'elle fit incontinent.
Malgré cela, les choses avec madame Dangibeaud ne s'amélioraient pas. Bien au contraire, Necia voyait ses notes chuter, réalisant qu'elle n'existait pas, qu'elle n'était que la roue de secours destinée uniquement à donner le vocabulaire. Sans s'en rendre compte, les élèves de cette pauvre 605 se laissaient gagner par le stress, dû à l'étrange comportement de leur professeur. Et pour comble, un vendredi matin, le professeur d'anglais, "la vache folle", arriva, posa les pieds sur le bureau et lança d'une voix éméchée "z'auriez pas un pétard?", juste pour rire. Après, elle parlait grossièrement, et invectivait une pauvre élève qui avait prononcé le mot "putain". Un jour, alors qu'elle faisait une leçon sur les valeurs des temps, elle donna comme exemple du present perfect "Mrs Dangibeaud is the craziest teacher we've ever seen!" (Madame Dangibeaud est le professeur le plus fou qu'on aie jamais vu!). Necia leva la main et lança : Au lieu de crazy (qui signifie "qui aime délirer"), j'aurais plutôt dit insane (malade mental). C'était la véracité.

Tout allait de travers. Necia ne prenait plus de notes, se consacrant pleinement à traduire la cent quatre vingtaine de chansons qu'avait écrit Hansi Kürsch pour les deux groupes dans lesquels il chantait. D'autres élèves s'absentaient à l'infirmerie pour un motif quelconque ; enfin, l'attention générale se relâchait. Comme si la volonté d'apprendre et d'étudier avait subrepticement quitté la salle!
Alors Necia réagit. Elle était à bout. Elle s'était énervée plus d'une fois en plein cours à cause du professeur. Elle était de plus en plus éreintée. Elle n'avait pas eu allemand, le seul cours qui lui apportait quelque chose de concret en langues vivantes, depuis plus d'un mois. Elle rédigea un article. Dénonçant la folie de son professeur, qui ne semblait pas l'entendre. Elle croyait que ses élèves adoraient ses cours, et l'adoraient, elle. Mais elle se trompait lourdement. Cet article, Necia l'imprima en dix exemplaires. Elle en donna un à son professeur principal, et dispersa les neuf autres dans la classe. Certains élèves en parlèrent à leurs parents. Necia, elle-même, discuta du cas de madame Dangibeaud avec la proviseure, le jour où elle demanda si elle pouvait permuter ses LV en terminale. La tension était à son comble. Depuis quelques semaines, les conflits s'étaient dissipés, tous les élèves de la 605 formaient une seule unité, liguée contre la folie contagieuse de leur professeur d'anglais LV1.
Tout ce qu'il se sait à l'heure actuelle, c'est que d'après les rumeurs, madame Lasserre devrait être de nouveau présente après les vacances de février. Necia, lors de son inscrïption en terminale, choisira espagnol en première langue, ne pouvant plus supporter "le truc qui lui sert de prof d'anglais", disait-elle. Des élèves prévoient de faire part de son article à leur professeur, afin d'en débattre pour qu'elle change. Toutes façons, ce sera en mieux ou en pire, alors ça valait bien le coup d'essayer. C'était très bien comme ça...
Alors, continuons de lutter!! Ne jamais se laisser abattre lorsque quelque chose ne va pas, il faut l'affronter directement, en exagérant si nécessaire, plutôt que de laisser les choses prendre de l'ampleur. Et tout sera bien. Le mieux, c'est de rédiger ce problème, de le clamer, avec les bons mots, les mots qui choquent, qui ont de l'impact, au lieu de le camoufler. Il faut parler franco, quitte à blesser son interlocuteur, afin qu'il comprenne. Parler, là n'est pas un problème. On est en L, après tout!

-Cette histoire et son contenu sont authentiques-
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MessageSujet: Re: La vésanie amblyope   La vésanie amblyope EmptyJeu 14 Fév - 9:28

Très bien raconté et en plus une belle tranche de vie car, comme tu le mentionne c'est du réel. Bravo et bienvenue chez toi.
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La vésanie amblyope
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