LE TIC

Le tic

Le temps était gris dans le New Hampshire. Il pleuvait des clous. Harriette avait la jambe toute mouillée. Elle se disait qu’elle allait changer de bas en arrivant à la maison. Il y avait des parapluies comme dans les enterrements. Et les gouttes faisaient comme un bruit de balles sur ceux-ci. Mais elle voulait voir le Président.
Le ciel était noir.
L’horizon jaune.
La maison blanche.
Ça c’est pour l’atmosphère.
En fait, tout le monde était tendu.
Un gamin, qui attendait depuis trop longtemps, sortit son zizi et pissa sur le trottoir. Ce qui eut l’effet du diazépam sur ceux qui l’entouraient. Une vessie dégonflée vaut bien une rate dilatée.
Le drapeau américain ne flottait pas. Atmosphère trop humide. Avachi sur le poteau, les cinquante étoiles avaient l’air de cinquante vaches dans un champ pluvieux. L’aigle piquait du nez, comme las d’attendre l’oiseau d’acier.
Les vendeurs de hot-dog faisaient fortune. 52,654 saucisses. Deux cent litres de Ketchup… L’équivalent de deux jours de batailles contre les japonais à Midway… Du sang américain… Grec, écossais, italien, …

Les pales de l’oiseau firent trembler les arbres chargés de pluie qui s’évapora dans la foule. Et le vent fit sécher un peu la le talon mouillé d’Harriette, pure anglaise, descendante de Sir Windfield, qui avait encore un château en Angleterre… En fait, les ruines rongées par l’air humide des côtes…près duquel avait été érigé un McDo.

George W Bush débarqua, fit son salut habituel et se lança dans la foule. Il en vit de toutes les couleurs : des noirs, des blancs, des rouges, des bronzés… Et il remarqua Harriette aux joues criblées de rousseurs…Une vraie anglaise…
Mais c’est une japonaise qui lui offrit une gerbe de fleurs. Il sourit ensuite en voyant un acteur qui lui tendit une poignée de main. Il la saisit en hâte. C’était ça l’Amérique… Il savait qu’il était né dans un quartier pauvre de N.Y. et qu’il s’en était sorti.
Il passa ensuite en hâte devant une rangée de mains tendues vers lui…
Il s’arrêta un moment sur un type ventru, portant un vieille veste kaki de l’armée américaine. La balafre à la joue le toucha.

- Vous êtes un ancien de la guerre du Vietnam?

L’homme acquiesça. Le Président sortit 5 billets de cent dollars et lui tendit.

- Allez vous faire raser, Monsieur!
Il demeura un moment fasciné par la tranquillité de son citoyen.
Le citoyen sourit et acquiesça.

Quand le président fut passé, les 5 hommes qui l’entouraient s’approchèrent de lui et l’un d’entre eux lui dit :

- Let’s go home… We have a plane to take…
- You speak English like a …
- …a Spanih Cow…

Il enleva le gant qu’il portait et sourit en branlant de la tête. Il le jeta ensuite dans un sac.
-C’était quoi?
- Un mélange de SRAS, de virus de grippe, mélangé d’un peu du virus Sida, et d’une poudre inventée par les américains..
- C’est tout?
- Non, un rhume avec ça… Il se mouche toujours avec ses doigts…


- J’aimerais ça le voir… Se pincer le nez comme il le fait toujours… Un tic, ça n’est pas si bénin….

- It’s time to go Mr Hussein…

Ça commence bien Alain. Bon rythme, et plein de sarcasme comme j'aime