Délires et propos sensés
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 LA RONDE LITIÈRE

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AuteurMessage
Alain Bésil
Bavard
Alain Bésil


Nombre de messages : 24
Localisation : Terre ...Pour le moment...:-)
Date d'inscription : 29/09/2005

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MessageSujet: LA RONDE LITIÈRE   LA RONDE LITIÈRE EmptySam 11 Mar - 14:32

Il faisait froid à narguer un canard. Nous étions de-hors, nous les fumeurs, pendant que les autres, dans la bât-tisse appelée école, essayaient de faire un monde parfait. Et ils y croyaient comme des témoins de géo-va! La planète est à nous…
C’était la pause. Et à chaque fois, les 3 fumeurs de l’école se font narguer par les «plus-que-parfaits». Les con-tents de taper sur vous d’un air taquin :
- Vous allez en fumer une «bonne»?
Pendant que dans les autos, parkées dans le parking, des élèves grillaient un joint de mari.
On s’est mis à parler de nos chats.
D’aiguille en fil, voilà que l’une déclare :
- Un chat c’est paresseux…
Le mot paresse m’a toujours fait travailler l’esprit. C’est quoi, au juste, la paresse?
Au retour en classe, je fouille dans le dicti, ou dico, …
Du latin : pigritia, de piger.
Je pige.
« Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue » Renard.
Bon!
Ça fatigue énormément un cravaté, la paresse. C’est que vous refusez d’être l’esclave de son «projet de société». Pendant qu’on fume, dans les bât-tisse, on tisse cette «perfectitude» à coups d’antidépresseurs.
Trois fumeurs.
Trois fumeurs de mari.
Et des anti-dépressionnés… Obligés de s’envoyer dans les veines ce poison à rat pour le «rendement». Performer. Comme les joueurs de hockey qui avalent deux anti-histaminiques avant une partie. Ça fouette. Ça a été conçu pour déboucher le nez. On s’en sert pour «performer».
Finalement, j’ai jamais vu autant de drogués heureux ou pas, cachetiers…
Mais seuls les fumeurs sont honteux. Les cravatés paient des pubs à la télé pour en faire des lépreux. Je sais que ça pue. Mais, pour moi, un cravaté, ça pue tellement que je pinochioche du nez rien qu’à voir ce parfait, avec sa coupe de soldat de la mondialisation armé de beaux principes. Je préfère les vrais singes…
Mais où est le chat dans tout ça?
Au moment où j’arrive à la maison, après un trajet d’une demi-heure, je trouve le chat étalé sur le divan.
Je le cajole, je l’embrasse, et je lui mords les oreilles. En retour, il me lèche la main. Pourtant je ne lui demande rien. Mais au travail, on ne lèche pas pour rien …
Que voulez-vous que je fasse avec un chat? Que je lui achète un réveille-matin pour qu’il se lève à six heures et aille travailler sur une chaîne de montage à bâtir des cages pour chats? Ben, c’est ce que nous faisons, nous! NOUS. ON. ON EST JALOUX!
Dictio, please!Paresse : Se tirer le cul*
Dictio, myself! Travail : s’entrelicher le cul pour avoir de l’avancement.
Qui plus est, comme disent les plus que parfaits, je me mets à lire sur le sac les ingrédients de sa nourriture. Je n’en reviens tout compliquement pas! Ce salaud de paresseux est végétarien, ne boit que de l’eau, et ne fume pas.
Sapristi! ( En québécois, tabarnak), Salem, je t’ai trouvé un job!
J’ai tapé son CV sur l’ordi, mais je l’ai foutu à la poubelle!
C’est ce que j’aurais dû faire depuis longtemps avec le mien.
À le voir manger, je me dis que je devrais peut-être en faire mes céréales le matin.
Je m’étends sur le sopha, ou sofa, so what!, avec le chat.
J’ai éteint les lumières pour que personne ne nous voient. On ne sait jamais, on a peut-être déjà créé un corps de police pour arrêter les paresseux? …
Mais le chat a envie d’aller aux toilettes…
Surprenant! Il fait comme nous… Il enterre à coups de pattes ses déchets corporels.
Merci Salem! La Terre est une litière, mais ceux qui l’habitent travaillent tellement qu’ils n’ont plus ni le temps ni l’espace pour enterrer ce qu’ils consomment pour boucher le vide de leurs âmes.
Montre-moi ta paresse, et la Terre ne mourra pas dans 100 ans…
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