J'étais en train de déjeuner avec mon agent littéraire, sur une terrasse à New York, quand celui-ci me demanda d'essayer d'écrire quelque chose dans le style de Stephen King.
Pour faire d'une pierre deux coups je me suis lancé dans la rédaction d'un roman style LA CRÉATURE DES TÉNÈBRES, que je me suis alors décidé de faire d'une pierre deux coups: écrire la biographie de Claude Ryan.
Juste après avoir annoncé à mon agent que je venais de me procurer une embarcation pour aller naviguer sur le lac Pohénégamook, à une soixantaine de kilomètres de chez-moi.
Il était jaloux. En fait, je ne lui avais pas dit, mais j'avais acheté un canot gonflable chez Canadian Tire: 29.99$, rames comprises.
Je me suis donc rendu à Pohénégamook. Et comme tout le monde le sait, il y a paraît-il un monstre dans le lac. Genre Nessie du Loch Ness. Des chercheurs japonais sont déjà venus fouiller il y a quelques années, sans rien trouver. Mais bien des gens l'on vu…Ce qui a fait qu'on a créé un FESTIVAL DU MONSTRE qui attire chaque année beaucoup de touristes.
C'était un beau dimanche ensoleillé. J'ai commencé à souffler le canot vers midi. Car j'avais oublié d'acheter une pompe pour ce faire.
À deux heures, j'étais encore à souffler. C'était le plus beau moment de l'après-midi. J'allais le rater…
Moi qui étais venu là pour souffler un peu, j'étais servi à souhait…
Allais-je renoncer?
J'eus alors une idée géniale.
Comme je traîne toujours ma poupée gonflable, modèle Meg Ryan ( j'adore les micro-ordinateurs), je me mis en train de la souffler.
Et en dix minutes je me retrouve sur le lac à pagayer. Les deux rames en dessous des aisselles, la tête faisant figure de proue. Tout le monde était subjugué.
Voilà qu'au bout d'une demi heure s'amène l'escouade de la moralité en bateau. Vite sur mes patins, je sors mon Jack knife acheté à 1$ chez Dolarama ( made in China) et je la perce d'une dizaine de coups dans le flanc. Elle coule à pic. Il m'est venu à l'esprit qu'on devait avoir bouffé de la laitue Iceberg sur le TITANIC.
Je pensais être sauvé.
Que non!Je suis en ce moment en prison depuis deux semaines: on cherche le cadavre de ma femme dans les eaux du lac.
Rien, direz-vous.
Ah! on voit que vous n'êtes pas écrivain.
Ma peur, ma plus grande, est que le monstre s'en serve comme condom. Imaginez! Plus de reproduction, plus de monstre. Par conséquent, plus de touristes…
Mais je ne dis rien. J'attends.
Pendant ce temps, mon agent littéraire, lui, s'apprête à aller en randonnée sur le lac. Soufflé par cette histoire il est encore à souffler mon embarcation.
Quand je raconte mon histoire aux policiers, ils me disent que je leur ai monté un bateau…
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