Délires et propos sensés Écriture, tout genre confondus |
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| Nightfall On Fëalarte (2/5) | |
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Auteur | Message |
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Eisfunke Langue pendue
Nombre de messages : 86 Age : 33 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 12/02/2008
| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:15 | |
| Chapitre 24 (Interprétation)
Marjane, Akira, Siavash et les deux voyageurs étaient rentrés à Arjëate. Ils copièrent les fragments du cellulaire de Siavash, étalèrent les autres bouts sur la table de la salle de réunion, et tentèrent de tout remettre en ordre. -Par quoi le Serment peut-il bien commencer? -La vésanie... je ne suis pas fou... C'est le début! Marjane, comment as-tu traduit The Soulforged? -Le refrain "de par le feu ardent, la duplicité de l'âme régnera", je trouve "et de par le feu, comme l'aurait voulu le hasard, l'âme forgée viendra nous illuminer". -L'âme forgée? -J'ai trouvé l'inspiration d'Hansi Kürsch pour cette chanson. Il s'agit d'un livre de la série "Lancedragon", plus précisément "Une âme bien trempée". Et vous savez quel en est le titre original? Tous dénièrent. Marjane suivit : -The Soulforge. -Merci à notre cher Hansi Kürsch d'avoir copié sur des livres la plupart du temps, le plagiat sert toujours, à ce que je vois... ironisa l'inconnu. -Il n'a rien plagié du tout!! se récria Marjane. -J'aime bien la voir hurler... -Là, "mon corps n'est plus" est la suite. Puis celui-là, il va ici. Deux minutes plus tard, elle avait reconstitué l'intégrité du Serment. -Tu nous lis, Marjane? Pour voir ce que ça donne, après tout ce qu'on a subi pour les retrouver... -La vésanie se lit dans mes yeux, belligérant doté d'une grande sagesse. Mon corps n'est plus mais mon âme réside en eux ; l'immortalité n'est à présent que maladie, gangrène et paresse ; et leur mort se fait tant ressentir! Une seule issue au-delà de ce monde. Sans le pouvoir de se repentir, crachons donc nos actes immondes! C'est dans la droiture que je sacrifiai ma bonté, et que je mis en jeu les vraies Valeurs délibérément. Depuis le feu ardent, la duplicité de l'âme nous illuminera. Depuis le feu ardent, l'Immaculée trahison régnera. Sans altérer les consciences, nous partirons. De par le Sablier, la décrépitude du monde étranger. Rien ne pourra le sauver! sauf le Salut et une promesse jurée. Tous errant tels des cadavres ; mais ranimés en sûreté dans notre havre. La solitude surplombe la véracité ; et, de les tous sauver, annihilera tout espoir. Ainsi maints destins s'en verront brisés, ils erreront de ce fait dans le noir. Depuis le feu ardent, la duplicité de l'âme nous illuminera. Depuis le feu ardent, l'Immaculée trahison régnera. Mais d'autres esprits parviendront, par le renoncement nous les rejoindrons. De l'autre côté du miroir, les Mortels viendront se perdre. L'imposant pouvoir du Cercle se rompra et détruira leurs rêves illusoires. Maudits, condamnés à trépasser, ils subiront une géhenne éternelle. Leur monde appartiendra au passé, mais certains accéderont au deuxième Ciel. Depuis le feu ardent, la duplicité de l'âme nous illuminera. Depuis le feu ardent, l'Immaculée trahison régnera. Sans altérer les consciences, nous partirons. Elle prit un moment de silence, et constata : -Je ne vois pas le rapport avec The Soulforged... Comme si c'était... une fausse piste! Comme si... Avant qu'elle n'eût fini sa phrase, un homme fit irruption dans la pièce. -Le rapport de données pour... -Hors de ma vue, Fëanor!! tonna Arjavh. L'Autocrate ne broncha pas. L'un des voyageurs, celui qui était resté à l'écart à Fëalarte, éructa : -Casse-toi, ou je vais te massacrer!! -C'est bon, c'est bon! Fëanor envoya le rapport sur la table, et s'éclipsa promptement. -Commence sérieusement à m'énerver, celui-là! -Que s'est-il passé, avec Fëanor? s'enquit Akira. -Rien, n'y prête pas attention. Pour en revenir à notre Serment, je vous conseille de vous baser sur Valinor. -Valinor? Le père de Sammy? Mais... Il est... -C'est tout ce que j'ai à vous dire.
Arjavh avait décrété que Marjane, Akira et Siavash résideraient à Arjëate le temps qu'ils interprètent et exécutent le Serment. Marjane et Akira sortirent sur le coup de dix-sept heures, et s'enfuirent en direction de l'Institut, qui était relié à la Cité-Librairie d'Arjëate. Ils parcoururent les étagères, dans les sections "Mythes et légendes", et "Sciences humaines". -Tu peux me dire ce qu'on fait dans une bibliothèque à une heure pareille? requit Akira d'une voix endormie. -Je veux en savoir plus sur Valinor. -Et je peux savoir pourquoi? -Je ne comprends pas... Il y a un problème! Regarde le Serment! Il dit "la duplicité de l'âme". Et dans l'hymne Avalonnais, et chez Hansi Kürsch, on retrouve "l'âme forgée". Cela ne correspond pas!! -Allons... Ils feuilletèrent divers ouvrages ; mais tout ce qu'ils trouvèrent sur Valinor étaient des rapports de guerre ou des affaires d'Etat. Ils apprirent qu'il était un grand guerrier à la tête d'Avalon, et virent son nom dans le Pacte d'Alliance de la Plaine, un serment qu'il aurait juré bien des temps jadis. On le trouvait impliqué dans une affaire qui avait agité toute la Plaine à l'époque : il aurait abandonné Fëanor à un certain Noldor pour que ce dernier n'attaque pas ses terres. -Ca y'est! lança Akira. -Tu as trouvé quelque chose? -J'ai surtout trouvé une idée géniale : pourquoi tu n'irais pas demander à Sammy, pardon... Morgoth, de t'en dire plus? C'est son fils, après tout! Il en saura davantage que moi. -Que fais-tu? -Je rentre, je suis éreinté.
Marjane rentra peu après, et vagabonda dans les couloirs du palais pyramidal, avant de ressortir dans le patio central. -Qui va là? -C'est moi, Marjane. Salut, Necia. Tu ne dors pas, à cette heure-ci? -Peux pas. -Allez, raconte. Il paraît que tu vas bientôt te marier avec Fëanor... -Me parle pas de cet enfoiré!! hurla Necia, les larmes aux yeux. -M'enfin, que s'est-il passé avec Fëanor? J'ai l'impression que tout a brusquement changé, en ce monde! -Il... Il sortait avec Alanna, la ministre de l'Education d'Araman. Il m'a trompée, ce félon!! Instinctivement, Marjane prit Necia dans ses bras, d'une manière fraternelle, et susurra : -Des hommes, tu en trouveras d'autre. -Mais c'est... Je pensais que... Je ne désire que Fëanor!! Je n'en veux pas d'autre!! -Vous connaissez un truc qui se nomme la polygamie? cingla une voix derrière elles. L'inconnu venait d'arriver. Il s'avança et s'adressa à Necia : -Les mecs, c'est tous des cons! Ca va, ça vient! T'en trouveras d'autres ; tu te lamentes parce que tu en as perdu un, mais sais-tu ce qu'est véritablement la misère? Alors pose-toi la question à deux fois. -M'enfin, comment oses-tu? s'offusqua Marjane. -Ce n'est pas toi qui voulais aller voir Morgoth? -En effet. -Je t'emmène. -Je... je peux venir avec vous? requit Necia. -Allez, viens. Il est vingt heures tout rond, l'aube vient tout juste de poindre, et on se tire!! | |
| | | Eisfunke Langue pendue
Nombre de messages : 86 Age : 33 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 12/02/2008
| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:15 | |
| Chapitre 25 (Les yeux cramoisis)
Ce jour-là, vers les années 3200 et quelques, Fëanor avait atteint l'âge de la majorité. Il était allongé dans la plaine florissante aux alentours de Valirate, occupé à lire un recueil de vieilles légendes. Valinor s'approcha silencieusement, et siffla : -Les histoires des bardes te passionnent-elles au point d'oublier de rentrer? Fëanor, le crépuscule est déjà levé ; et il faut une journée entière pour faire l'aller et retour jusqu'à Silverate. -J'ai mes raisons de vouloir me tenir à l'écart. -Et il se fiche de moi... T'en as encore pour longtemps? -De quoi tu parles? -Ca fait plus d'une période que tu tires la tronche!! Et tu crois que je n'ai rien remarqué... Valinor se rapprocha : -C'est parfaitement normal. Tu deviens un homme, Fëanor! Mais au lieu de rester dans ton coin à te pourrir les idées avec des vieux bouquins délabrés, pourquoi ne sors-tu pas davantage? Je ne sais pas, moi ; va te promener en ville dans tes moments de liberté et trouve-toi une fille, comme tous les garçons normaux de ton âge!! -Ca ne m'intéresse pas. -Ne me dis quand même pas que tu éprouves de l'attirance pour les hommes? -Mais qu'es-tu donc en train d'insinuer!! Que ce soit un grand amour ou qu'il soit volage, tout cela ne m'intéresse pas! -Qu'est-ce que tu aimerais faire? Te joindre à nous et jouer aux cartes en buvant de la bière? C'est ça, que tu veux? -Du tout. -Alors!! Je ne te comprends pas. En vérité, je te comprends de moins en moins. -Je veux faire partie de l'élite. -L'élite? M'enfin, de quoi parles-tu? -La tête de l'armée de Neverland. L'Elite, comme vous l'appelez. -Et c'est tout ce qui t'intéresse? -Je suis fort, et compétent en magie. Je veux prouver au monde entier de quoi je suis capable!! -Tu es surtout trop fier, Fëanor. Trop fier. Comme ton père. -Mon... père? Mais... ce n'est pas...? Valinor sortit un papier de sa poche. Une gravure à l'encre coloré représentait un homme grand, brun, les cheveux coupés courts, arborant l'uniforme rouge et noir des Elarm(1). -C'est lui, mon père? -En effet. -Pourquoi il a les yeux cramoisis? -Je ne sais plus vraiment. Je pense que c'est la marque de sa dynastie. Mais, pour ma part, je crois plutôt que ce fut lors de la guerre civile d'Araman, lorsqu'on lui a brûlé les yeux. C'est lui, ton véritable père. Ypsifëara, il se nommait. Tu l'as déjà vu lorsque vous avez gravé le Serment et ainsi découvert Sraima Tejos, Arjavh et toi. -Eh! Comment es-tu au courant, pour Arjavh et moi? -Tu crois que je ne te vois pas, mais je t'ai à l'oeil. -Tu l'as connu? Ypsifëara? -Non, malheureusement. J'ai connu ta mère, en revanche. C'est elle qui t'a confié a moi. As-tu déjà entendu parler de la guerre du Cercle? -La guerre de 1966, avec la permutation entre l'Eldar et l'Araman? -Celle-là même. -Plus ou moins. J'ai lu des textes, mais rien d'autre. -Ce fut une guerre terrible. Je m'en souviens... Je suis arrivé peu avant le traité de paix. Bien, tant qu'on est là...
Et tandis que le crépuscule embrasait la plaine Avalonnaise, Valinor suivit : -Ce fut la pire guerre de toute l'histoire de Neverland. J'en étais à mes débuts militaires, à l'époque. J'ai arrêté mes études après le Secondaire, afin de m'engager dans les troupes Avalonnaises. Noldor, je ne sais pas si tu en as déjà entendu parler, avait assujetti tout l'Araman depuis les années 800 et quelques. Sur le coup de 1241, Ypsifëara et d'autres Aramanéens s'exilèrent dans les Eisengebirge, et fondèrent la ville de Lyptynë. Aujourd'hui encore, cette ville représente la lutte contre le despotisme. Ils fuirent ainsi le régime tyrannique exercé par Noldor, et luttèrent contre ses armées. En 1964, Noldor déclara la guerre à Ypsifëara. Ta mère a fui, m'a vu devant un navire supposé emmener des réfugiés, et t'a ainsi confié à moi. C'était la première véritable guerre que je voyais. L'odeur du sang, de la décomposition, des chairs atrophiées et de la gangrène s'infiltrait amèrement dans mes poumons. Partout où je posais les yeux, je voyais des corps brisés, des cadavres occis par mépris et par haine, des personnes auxquelles il manquaient des membres, des visages ravagés ; des garçons d'à peine six ans qui tenaient une dague et qui, la main tremblante, assenaient le coup fatal à leurs assaillants, avant de s'enfuir en larmes, honnis par leur geste et leur acte, et rattrapés par leur chef qui s'empressait de les décapiter vivants. J'entendais les gémissements des soldats qui se traînaient malaisément, les supplications de leurs victimes, les cris éplorés des femmes qui voyaient leurs maris trépasser sous leurs yeux, les hurlements déchirants des jeunes filles que les soldats de l'armée de Noldor souillaient et violaient. Plus d'une fois le sang est venu maculer la lame de mon sabre. Ce que tu as pu lire dans tes livres sur la guerre, Fëanor, n'est malheureusement qu'un doux euphémisme pour exprimer tout cela. Les soldats envoyés au front se font tuer ; quant aux survivants, ou bien ils ont été blessés physiquement, ou bien ils ont connu de graves traumatismes. Personne ne revient indemne d'une guerre, les horreurs exprimées sur le champ de batailles y sont indicibles ; je ne saurais trouver les mots pour te donner parfaite description de ce que j'y vis en réalité. C'est ainsi que ça se passait. Lors de la guerre civile, Ypsifëara possédait un pouvoir très puissant : le Pralaya. Il consiste, si je me souviens bien pour l'avoir vu une fois en faire usage, à créer le Vide entre toi et l'adversaire, et puis à invoquer les esprits oubliés. Cette invocation est très dangereuse ; tu ne peux l'effectuer que si elle réside en toi. J'ai vu bien des personnes tenter de l'incanter en vain. -Que sont devenues ces personnes? -Elles sont mortes. -Et après? Comment s'est terminée la guerre? -L'année 1966 fut la plus meurtrière. Le 8/1/8/1966, fut le jour où ta mère te laissa à moi. C'est aussi le jour où succomba Ypsifëara. Il avait fait usage du Pralaya. Il te faut savoir une information : cette guerre concernait tout Neverland. L'Eldar se rallia à Noldor, tandis que la Plaine combattit aux côtés d'Ypsifëara. Beren et Noldor unirent leurs forces et parvinrent à occire ton père. Deux jours plus tard, le 10/1/8/1966, un dénommé Vildrenë signa le traité de paix. Et Lyptynë devint indépendante.
Fëanor cilla et sortit son cimeterre, puis susurra : -Il se nomme Geisteslied. -C'était l'épée de ton père. Une silhouette se dessina subrepticement. Le nouvel arrivant grinça : -C'est toi? Fëanor, fils d'Ypsifëara? -Qui es-tu? -Je suis le Seigneur Noldor d'Araman. -Que fais-tu ici, Noldor? requit Valinor d'un ton comminatoire. -Viens avec moi, Fëanor. -Et pourquoi devrais-je te suivre? Je suis très bien, ici! avec Valinor! J'adore l'Avalon ; pourquoi irai-je donc dans une région qui m'est étrangère? -Tu n'as pas le choix. Je te laisse jusqu'à la fin de la période pour y réfléchir. Connais-tu mon passe-temps favori? Fëanor nia. Noldor suivit : -Les prises d'otages. Ce fut trop pour Fëanor. Il fit tournoyer son cimeterre au-dessus de sa tête et hurla : -PRALAYA!!! Le Vide se forma autour d'eux. Des traînées noirâtres vinrent ceindre Noldor, qui se débattait en vain. -Qu'est-ce que...? -Tu vas clamser cette fois. Pour Lyptynë. Et pour mon père. Et parce que tu n'es qu'une grosse brute!! Alors Fëanor incanta inconsciemment : -Prabal gatser apal drafu rajil sraima!! Noldor se courba de douleur. Le nez lui saignait. Il para avec un sortilège d'autodéfense et le Vide se dissipa. -Ainsi c'est bien toi... Nous nous reverrons...! Noldor se dissipa, et Valinor accourut. -Fëanor!! Fëanor, réponds-moi. Que t'est-t-il donc passé par la tête? N'as-tu donc aucune conscience? -Désolé, Valinor... Mais il fallait... -Tu as usé du Pralaya en incantant du Blindaugen!! Très peu de personnes peuvent comprendre ce langage. Allez, viens ; bien que je déteste voyager de nuit, rentrons à Silverate.
C'était un souvenir étrange, à la fois bon car il avait usé d'une incantation extrêmement rare et mauvais car il avait ouï à propos des horreurs et des réalités de la guerre. C'est pourquoi Fëanor s'en rappelait, plus de mille ans après. -Vers mes dix-huit ans, j'allais en ville vagabonder et séduire les jeunes filles qui passaient par là. Des femmes, j'en ai connu beaucoup, confia l'Autocrate à Terhali. Mais je n'en ai jamais aimé une seule autant que j'aime Necia. -Je crois en vos dires, Seigneur Fëanor, et c'est pour ça que je ne vous ai pas dénié. Fëanor et Terhali étaient dans le manoir de l'Autocrate, en train de discuter dans les latrines. -Etes-vous bien, Seigneur Fëanor? Vous semblez pâle... -Tout est bien, Terhali. -C'est à cause d'Alanna, c'est ça? -Je ne peux supporter ni ta franchise, ni ta vivacité d'esprit. Mais c'est l'unique raison qui m'a poussé à te laisser ta place parmi les Sages. -Qu'allez-vous faire, présentement? -Je ne sais pas. Il faut que je trouve un moyen d'anéantir Alanna. Elle ne pourra plus me manipuler, et ainsi je pourrai m'expliquer avec Necia. -Alors elle va se faire virer? -Pour ce qu'elle fichait, ce n'est pas une grosse perte! Je demanderai donc à Necia si elle accepterait de la remplacer... -Comment allez-vous expliquer que votre duplicité provenait d'une manipulation? pensez-vous que les autres le croiront? Par les autres, Terhali entendait Erekse et Thorin. Fëanor ne dit pas mot, et Terhali remonta et rentra chez lui. En passant, il vit le laboratoire de Rivéda, fermé à cette heure. Relativement étrange, car la boutique ouvrait à une heure et restait en général ouverte jusqu'à dix-sept heures soixante-quinze, et il n'était que deux heures. Il prit la porte de derrière, et trouva l'apothicaire assis au milieu des étagères. -Eh bien, Rivéda? -C'est à cette heure-ci que tu traînes, Terhali? -Et toi? Tu prends des congés? Je n'ai pas choisi d'être si matinal ; j'étais chez Fëanor. -Tu fréquentes ce félon? -Juste pour l'info : Alanna ne t'aurait pas emprunté un paquet d'ingrédients supposés créer un philtre d'Oubli? Tu sais, le truc qui te fait planer pendant des heures... -Elle s'en serait servi pour manipuler... -Exact. -Fëanor le sait-il? -Mais certainement! Bien, tu devrais te dépêcher d'ouvrir boutique ; tes clients attendent. A plus tard... -- 1 -> Acronyme pour Elites Aramanéennes ; uniforme qui devint plus tard celui de l'armée de Fëalarte | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:16 | |
| Chapitre 26 (Je te l'avais dit...)
Marjane, Necia et l'inconnu partirent vers la villa du Roi de la Plaine, et réclamèrent une audience. Morgoth s'avança, les scruta et salua : -Bonjour à vous. Qu'est-ce qui vous emmène donc en Avalon à une heure pareille? -Nous voudrions avoir une petite discussion avec toi. -Bien sûr, entrez. Eh bien, Necia, que se passe-t-il? -Duplicité et opprobre!! hurla-t-elle sanglotant et se jetant dans les bras de Morgoth. -Je te l'avais dit! C'est un coureur de jupons, rien d'autre. Il la serra encore plus fort tentant en vain de la calmir. S'adressant aux deux autres : -Et vous? Ce n'est pas avec toi que Fëanor s'amuse à jouer les infidèles, je suppose? Non, je plaisante... -Je suis venue ici pour te demander des renseignements sur Valinor. -Valinor? Vraiment? Asseyez-vous. Bien, que veux-tu savoir? -Alors voilà : moi, mon frère et mon meilleur ami devons interpréter un serment, mais Arjavh nous a dit de nous focaliser sur Valinor. -Oui, j'en ai entendu parler. Arjavh m'a tenu au courant. Il devait bien se douter que vous passeriez me voir. C'est... La reprise de l'Ame forgée? -En effet. Alors, peux-tu nous en dire plus? -Se baser sur Valinor, c'est reprendre ses dires durant la guerre du Cercle, avant de se faire occire par Noldor. Vous l'avez entendu, n'est-ce pas? -Merci à toi, Sam... Morgoth, pardon. -Ce n'est rien. -A plus tard!! Bonne chance au gouvernement! -Tu ne pars pas avec eux, Necia? -Non, je préfèrerais demeurer. -Bien... Morgoth se leva, l'entraîna dans la cour et lui glissa : -Je t'avais bien dit qu'il finirait par te tromper un jour ou l'autre. Hawkmoon avait raison lorsqu'il a dit que tu ne le connaissait pas. -Je pensais... je pensais que... -Tout n'est pas comme on se l'imagine. Le truc, c'est de créer une coupure entre ce qu'on aimerait et ce qui est vraiment. J'ai beau considérer Fëanor comme un sale type, c'est quand même grâce à lui que je peux continuer mes études. -Comment ça? -Il m'a mis en relation avec l'Institut de Fëalarte. Ainsi, je peux gouverner et étudier en même temps. -Tuphologie? -Et dracologie, évidemment. Et toi? Tu n'as pas cours? -Et merde... -Je te ramène? Je pense que Bedoune est assez fort pour nous deux. -Merci à toi.
Marjane et l'inconnu flânèrent dans les rues de Morghetohr, repensant à ce qu'avait dit Morgoth sur Valinor. Le voyageur entama : -Vous avez le Serment, vous n'avez plus qu'à trouver la bonne interprétation. Eh bien, il semblerait que tu sois assez perturbée... -Je suis sûre qu'il est encore vivant. Tout le prouve! Mais d'un autre côté... Marjane se tut un moment, et reprit : -D'un autre côté, je pense que je suis en train de tomber amoureuse d'un autre... -Qui donc? Siavash? -Mais ça ne va pas bien? C'est mon frère!! Non... A vrai dire... Elle ne put finir sa phrase. L'inconnu reprit : -Que vas-tu faire, après cette histoire de Serment? -Je n'en sais rien. Probablement... rentrer à Ispahan, et reprendre ma vie habituelle. Les cours d'informatique à l'université, les bouquins de programmation, les revues hebdomadaires de Linux, les factures à payer, le frigo à remplir, Hansi Kürsch à fond toute la journée et les voisins qui gueulent... Tous deux éclatèrent de rire à la pensée des pauvres occupants des appartements voisins de celui de Marjane, qui devaient être soulagés de son départ temporaire. -Le power metal est un genre de musique très mal vu en Iran. J'ai cru que ma mère allait exploser quand elle a su que j'étais fan de Blind Guardian. Forcément, elle préfère Danial(1) et Ghomayshi(1)... -Et si tu ne pouvais pas rentrer à Ispahan? -Comment? Que veux-tu dire? -Si Otherland disparaissait, si le Cercle se rompait, avant que tu ne puisses y parvenir? -Tu veux dire... Si l'on ne réussit pas à accomplir le Serment, alors Otherland sera détruit? -Ah, ça non! Le Serment est destiné à protéger Neverland, rien d'autre. -Et alors quel est le rapport avec Otherland? -Ca, tu le verras très bientôt... Marjane haussa les épaules, prit son PDA et cliqua sur "Path Of Glory(2)". L'inconnu invectiva : -M'enfin, t'en as pas marre d'écouter que ça toute la journée?? -Si tu n'es pas content, alors tu vires. -Ca va. Bon, alors, je nous ramène à Arjëate, ou tu te tapes le chemin à pied jusqu'en Tanelorn et essaies de te payer un bateau? -C'est bon, ramène-nous. -Alors accroche-toi. Au fait, te rappelles-tu la promesse que vous aviez faite? -De chanter... -Il n'est pas encore trop tard! Ils se dissipèrent et retournèrent à Arjëate. -- 1 -> Chanteurs iraniens 2 -> Demons & Wizards | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:16 | |
| Chapitre 27 (Une âme ignée)
Nous étions le 8/1/8/1966. Ypsifëara, le chef des armées rebelles Aramanéennes, haut responsable de l'Elarm, se dressait devant ses bataillons. Il leva son sabre et hurla : -Et vous osez défier la puissance de Geisteslied? Bataillons, en avant!! Ypsifëara souffla la corne et les troupes s'élancèrent. Il se replia vers Lyptynë, courut à sa demeure et enjoignit à sa femme : -Yildanha!! Les Noldors et les Eldariens sont aux portes de la ville ; ils sont sur le point de nous envahir. -Et que veux-tu que je fasse? -Ne t'avise pas de me contester quel que soit le prétexte. Un bateau vient d'arriver depuis Tanelibon, au pied des Eisengebirge ; prends Fëanor et fuyez! -Mais... -Ne me conteste pas. Tout ira bien pour nous. Pars!! Yildanha serra son fils dans ses bras et courut à l'autre bout de la ville, fuyant sur le chemin s'enfonçant au coeur des Eisengebirge. Un soldat la rattrapa alors qu'elle descendait le long de la grève. Elle courut vers le navire et, alors qu'elle arrivait devant le capitaine, le soldat la transperça de sa lance. Elle s'effondra, lâcha le nourrisson qu'elle maintenait contre sa poitrine. Le soldat se fut, le capitaine ramassa l'enfant, s'approcha de sa mère agonisant et requit : -Ton enfant a-t-il un nom? La jeune femme ahana, cracha une gerbe de sang et siffla : -Fë... Fëanor... Je vous en supplie... -Je saurai veiller sur lui. Elle ferma les yeux. Son âme s'était déjà dissipée. Il ceignit l'enfant dénommé Fëanor et trouva un médaillon. Il était gravé de dessins complexes, représentant un dragon crachant les flammes et un oeil brillant juste au-dessus. Il l'ouvrit et lut, gravé dedans "l'esprit du Feu, l'âme ignée". Il le referma, monta à bord du navire et ordonna leur retour en Avalon.
Une fois rentré, il présenta Fëanor à sa femme, Cassandra. Elle l'accepta sans hésitation, attristée par l'histoire que lui conta Valinor. Il se décida à ne pas l'envoyer à l'Institut comme les autres enfants, mais à lui forger son éducation par lui-même. Lorsque Fëanor fut en âge de parler, il lui apprit les rudiments de l'enseignement : lire, écrire, compter. Il lui enseigna à propos des sciences humaines, de la littérature, de la philosophie, de la culture de Neverland. Il lui apprit le maniement de l'épée, les techniques offensives et défensives. Très vite, Fëanor développa des capacités magiques, bien au-delà des connaissances de Valinor. Il put ainsi apprendre par lui-même, sans l'aide de personne. Un jour, Valinor le surprit à fredonner un chant, assis au bord de l'Elvenab : -Anta nitya bados, firas darkos. Eme uvanos eurga, arsape taisa... -Que chantes-tu, Fëanor? -Je ne sais pas. Je l'ai entendu, il y a bien longtemps. -Sais-tu en quelle langue est cette chanson? -Non. Mais je sais ce qu'elle signifie. -Peux-tu me la traduire? -Quand les heures passent, je ferme les yeux. Nous nous reverrons dans un monde lointain. C'est quoi, le nom de cette langue? -C'est la langue ancienne de Neverland. C'est du Blindaugen. -Tu sais le parler? -Malheureusement non. -Cassandra, elle sait le parler? -Non plus. -Alors, puisque je ne l'ai appris nulle part... -Je n'en sais rien. Valinor s'assit auprès de Fëanor et contempla les reflets du soleil sur la rivière.
Ypsifëara mira à Valinor d'un air sceptique, avant de lâcher d'un ton cinglant : -Et pourquoi tu n'as pas tout dit à Fëanor? -Je ne sais pas. Probablement pour ne pas le blesser. -Pour ne pas le blesser? Laisse-moi rire... C'était l'un des deux enfants prédestinés à dominer et à protéger ce monde! C'est lui et Arjavh qui gardent tous les secrets ; pourquoi ne lui as-tu pas dit que c'était l'Esprit de Feu? -Va savoir... Et pourquoi Thorin a-t-il caché à Arjavh que c'était l'Esprit de Glace? -Et je suppose que ni l'un ni l'autre ne sont au courant à l'heure actuelle? -Penses-tu! Et à quoi cela va-t-il leur servir, de savoir qu'ils sont les deux Gardiens de ce monde? -Fëanor est véloce d'esprit, et Arjavh n'est pas complètement stupide, que je sache. Ils finiront tôt ou tard par le savoir, que tu le veuilles ou non. -Je ne sais pas si c'est une bonne idée... -Tu as toujours été là pour Fëanor, et je ne peux que te remercier de ton geste! Nonobstant, tu es bien trop protecteur à son égard. Laisse-le respirer! -Il va se produire quelque chose. J'en suis sûr, Fëanor est en danger. Depuis que les deux autres... -Ne t'en fais pas pour ça, on va ratisser la ville de nouveau. Après, on anticipera en fonction... -Tes stratégies militaires ne sont pas les meilleures. Regarde où cela t'a donc mené, en 1966!! -Crois-tu faire mieux? Qui s'est fait occire par Noldor, en 4628, hein, qui? -Ca, c'est moi qui l'ai voulu. -Tu es complètement insane, Valinor. -Et cet homme qui a signé le traité de paix, Vildrenë. Tu ne sais rien de plus sur lui? -Je sais qu'il a fondé une ville, au nord de Noldegor, du nom de Drilëa. Rien de plus. -Il était immortel. Et réside ici, présentement, à Sraima Tejos. Il est mort peu après la naissance de son fils. -En 4601, très récemment. Et son fils connaît très bien Fëanor...
Marchant tant bien que mal le long du Fëanagletscher, plutôt que de contourner le lac de lave, Fëanor se dressait à présent devant Drilëa, une petite ville au nord de l'Araman. Il dégaina Stormbringer, la leva en signe de reconnaissance et s'engagea dans la cité. Il se dirigea vers le cimetière, et y trouva une silhouette recroquevillée de froid sur une tombe. -Allez, Rivéda ; tu ferais mieux de rentrer. Tu vas mourir de froid si tu restes ici. -Que faites-vous là, Seigneur Fëanor? -Ainsi Terhali t'a dit que ce n'était qu'une manipulation d'Alanna? -Il m'a tout dit. Je suis navré. Je vous dois... -Tu ne me dois rien du tout. Tu te crois encore chez Noldor? Je ne suis pas un despote. -Bien... Rentrons. -Cette tombe... C'était ton père, n'est-ce pas? -Il se nommait Vildrenë. C'est lui qui a signé le traité de paix entre Lyptynë et Noldegor. -Encore heureux que je ne dusse pas en faire autant avec Fëalarte. J'ai une bonne nouvelle : les architectes Tanelornais ont fini de réhabiliter la Glorieuse. Nous allons enfin pouvoir clamer la grandeur de notre chère Fëalarte. -Alors, je vous suis. Tandis qu'ils marchaient le long de la grand-route, Rivéda s'enquit : -Et pour Alanna? -Faut qu'on parle... -Vous allez la massacrer? -Façon de parler... -Je vous reconnais bien là! -Elle va payer pour son coup à deux gemmes et puis je vais la virer des Sages vite fait bien fait. Elle n'aura qu'à trouver du travail chez le vieux Elric. -Vous allez l'exiler en Eldar? -Ou en Thebân, ou en Wastelands, c'est toi qui vois. -Seigneur Fëanor... Je vous prie de m'excuser, mais je dois aller parler au Seigneur Arjavh. -Ah bon? Et en quel motif? -Eh bien... pour lui dire... de passer à Fëalarte voir l'achèvement des travaux! -Bien, alors soit, acquiesça Fëanor en souriant. L'Autocrate repartit vers la Glorieuse, et Rivéda se téléporta à Arjëate, courant vers le palais pyramidal. Il devait à tout prix lui en parler!! Sinon... | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:16 | |
| Chapitre 28 (Le rituel prohibé)
Rivéda courut le long des couloirs, et se heurta à une jeune femme qui allait dans la direction opposée. -Excusez-moi, madame. -Et en plus je dois voir Arjavh!! -Cela tombe bien, je m'y rendais également. -Qu'avez-vous fait? Qui êtes-vous? -Je me nomme Rivéda, guérisseur à Fëalarte, au service du Seigneur Fëanor. -Adsartha. Enchantée, je suis Enchanteresse. J'étais au service de Beren. -Tu vis en Eldar? -C'est cela même. -Ca ne doit pas être marrant tous les jours. Pour en revenir à votre question, il se trouve que j'ai pratiqué l'un des rituels interdits par la Constitution de Neverland. -Non... Ce rituel...? Et pourquoi n'en parlez-vous pas à Fëanor? -Il pourrait m'occire s'il en venait à l'apprendre!! N'oubliez pas quelles étaient ses relations avec... -Il finira bien par le savoir, si le rituel est bon. -Excusez-moi, mais ça fait un moment que je vous observe et... QUE FOUTEZ-VOUS EN CES LIEUX?? tonna une voix. -Et en prime on se fait tancer, soupira Rivéda. Bonjour à vous, Seigneur Arjavh. Nous souhaiterions vous voir car nous avons... -... pratiqué le rituel prohibé?? grinça l'autocrate Erfonien. Bien, suivez-moi dans la salle de réunion. Arjavh les conduisit à travers les corridors, les fit s'asseoir, se posta à l'autre bout de la table et entama : -Vous savez parfaitement que, si nous avions nommé ce rite le "rituel prohibé", Fëanor et moi, c'est justement parce qu'il est strictement interdit de l'exécuter!! -Je vous prie de garder vos invectives, rétorqua Adsartha. -Ce n'est pas nous... Bien sûr que j'aurais préféré le laisser à sa place!! Nonobstant... C'est comme si... comme si j'étais attiré par une puissance supérieure... Comme si je fusse manipulé... -Un peu comme Fëanor avec Alanna? -Exactement! -C'est quoi, cette histoire? Fëanor s'est enfin trouvé une femme? -Pas exactement... -Eh bien vous savez ce qu'il vous reste à faire... Rivéda et Adsartha dénièrent. Arjavh reprit, d'un oeil comminatoire : -En parler à Fëanor!! Tout de suite!! -Mais... S'il en venait à l'apprendre... -Si vous préférez, je vous expédie à Sraima Tejos, et vous vous débrouillez avec Ypsifëara... -Qui ça?? -Son paternel. Et je peux vous dire qu'il n'est pas commode... -Mais seul vous et Fëanor pouvez y accéder! -Erekosë y est bien allé, lui. -Et il est devenu barje!! lança Rivéda. -Ne parle pas de mon frère aîné ainsi, veux-tu? Alors, suivit Arjavh en appuyant sur chaque syllabe, ou bien vous allez voir Fëanor qui va vous tancer et vous couvrir d'invectives jusqu'à ce que vous le suppliez à genoux et en chialant comme des mômes, ou bien vous allez à Sraima Tejos parler à Ypsifëara qui lui, ne se contentera pas de vous tirer les oreilles. Rivéda et Adsartha se concertèrent et clamèrent à Arjavh : -C'est bon, va pour la réprimande chez le fanfaron infatué. Arjavh leur proposa de les envoyer par bateau à Fëalarte, et ainsi les conduisit au port.
Rivéda guida Adsartha à travers l'étendue du frimas. Le port n'était qu'à quelques mètres de la périphérie de la ville. Fëalarte, la Glorieuse, se dressait devant leurs yeux, offrant un magnifique spectacle. La cité avait été entièrement rénovée. Les remparts de fer entourant la ville avaient été détruits, laissant apparaître les hautes tours de la banlieue. Se dressant dans des tons rubiconds, noirs et turquoises, les couleurs de Fëalarte, les cinq barres des habitats précaires, qui eurent rappelé aux Otherlanders les cités de banlieue des grandes villes, et les autres tours formant la périphérie sud de la ville, avaient été entièrement reconstruites. Au nord-est, s'étendait l'Institut, et la résidence pour les étudiants de l'alma mater(1). Au nord-ouest, c'était le quartier résidentiel, avec les maisons de la bourgeoisie et des riches entrepreneurs. Tout à fait au nord se dressait la résidence de Fëanor, l'Autocrate Altier. A mesure que l'on se rapprochait du centre, les cinq grandes artères de la ville étaient longées par des boutiques et des industries diverses, avec les habitations au premier étage, là où dormaient les propriétaires des magasins et des entreprises. Dans l'hypercentre de la ville se dressait la Place de 1966, érigée en commémoration des horreurs de la Guerre, et une immense stèle relatant les noms des personnes y ayant succombé. C'était au bord de cette place que se trouvait le laboratoire de Rivéda. Dans l'hypercentre se tenait aussi un grand immeuble, servant de QG pour les Sages et pour les secteurs dont ils avaient la charge. -C'est ça, Fëalarte? siffla Adsartha. -Ouah! Si j'avais su que ça ressemblerait à cela, j'aurais reconsidéré les dires de Fëanor! -Que veux-tu dire? -On l'a beaucoup contesté. Le projet était très coûteux, et il se plaint toujours que l'on dilapide un peu trop l'argent de l'Etat. -C'est vraiment différent de Noldegor... La dernière fois que je suis venue ici, pour le Grand Conseil, c'était bien plus hideux d'apparence, avec vos bâtisses en métal. Mais Eldigon... -Ouais, Eldigon est une ville faite entièrement de crystal, qui fut bâtie grâce aux Mages qui usèrent de la magie pour tout mettre en place. Mais faut bien admettre que notre chère Fëalarte a elle aussi de la gueule! -Où donc habite Fëanor? -Par là, suis-moi. Rivéda la conduisit jusqu'à l'imposant manoir, d'où surgissait une haute tour d'acier depuis le patio central. -Eh! Il a fait repeindre toute la tour!! Je vois qu'il y en a qui se privent pas... Les portes s'ouvrirent et Fëanor vint à eux. Les mirant, il susurra : -Je ne sais pas ce que vous trafiquez, tous deux, mais quelque chose me dit que vous allez indubitablement avoir des emmerdes, je me trompe? -C'est pas vrai, comment peut-il... commença Adsartha. -Comment puis-je? Je t'en prie, continue. A moins que tu n'aies quelque chose à cacher ; le cas échéant j'irai donc demander le motif de votre venue à Arjavh. -Comment savez-vous que l'on revient d'Arjëate? -Premièrement, tu m'as dit que tu allais voir Arjavh. Deuxièmement, je vous ai vus arriver, et je sais parfaitement quel navire part et vient d'où. Et troisièmement, tu viens de le dire toi-même. Ne me conteste pas, Rivéda ; c'est ce que je t'ai fait jurer lorsque tu as déclaré te dévouer à moi. Remémores donc ton serment. Tous les Sages l'ont prêté lors de la fondation de Fëalarte. Alors? Qu'avez-vous donc fait d'aussi grave? -Comment pouvez-vous savoir que c'est grave? -Valinor prenait toujours cet air-là lorsqu'il m'annonçait quelque chose de la plus haute importance. -Comment pouvez-vous ainsi nous comparer à Valinor? -Si tu as quelque chose contre lui, tu auras affaire à Stormbringer et Geisteslied, je pense que tu les as déjà connues... -Stormbringer, c'est vous qui l'avez forgée, cracha Adsartha. Mais Geisteslied... -C'était le cimeterre appartenant à mon père, Ypsifëara. -Je comprends tout, maintenant. Beren m'avait conté cette histoire... La guerre de 1966. Ypsifëara qui meurt au champ de bataille, anéanti par son propre pouvoir. -Billevesées!! Le Pralaya est infrangible! -Ca, c'est pas ce qu'a dit Beren... Il m'a parlé de sa femme, Yildanha, qui a fui avec son fils, Fëanor, qu'elle a confié au capitaine Valinor qui venait là afin d'aider les réfugiés de Lyptynë. -Beren est mort, et il était aliéné. -De par votre faute. -Je l'ai entraîné dans de faux serments car je savais parfaitement qu'il n'allait pas les tenir!! Et c'est ainsi que je le soumis au Pralaya. -Vous en avez profité car Noldor n'était pas là!! -Et au lieu de me rabâcher mes erreurs passées, vous n'aviez pas quelque chose à me dire? Je te connais, Adsartha ; tu tentes en vain de faire oublier le motif de ta visite lorsque tu as commis une faute grave. Allez, confessez, qu'on en finisse. Rivéda bredouilla des explications inaudibles. Fëanor se pencha et, ses yeux virant brusquement du gris au pourpre, invectiva : -Le rituel prohibé?? Mais pourquoi l'a-t-on appelé ainsi, Arjavh et moi?? Sûrement pas pour que deux tire-au-flanc s'amusent à l'exécuter!! N'avez-vous donc aucune conscience? Savez-vous quel est le sacrifice véridique? Savez-vous qu'il est extrêmement dangereux de ramener des morts à la vie? Pensez-vous que, si ce rituel était autorisé, je n'aurais pas eu l'idée de ramener Valinor parmi nous?? Vous n'êtes rien, seulement des âmes vides, sans aucune conscience!! Vous vous laissez dominer et exploiter, sans jamais réfléchir par vous-mêmes!! Et vous savez où je vais vous envoyer, moi? Remémorez-le bien : le Vacuum c'est le Vide, le Vide c'est le Néant, le Néant c'est l'Oubli. Telle est la devise de la dynastie d'Ypsifëara, et vous allez pouvoir l'exploiter dans toute sa plénitude... Fëanor leva Stormbringer et clama : -Pra... -Shunya!! hurla une voix. Juste à temps. Le Vide se forma autour d'eux, les entraînant dans une sorte de trou noir. -Laisse-moi, Arjavh. -Tu allais encore faire une connerie, Fëanor. Ne les blâme pas. Je sais que c'est dur à accepter, mais... -Ils n'ont aucune conscience!! Ce sont des imbéciles, rien d'autre! Et le rituel était-il correct? -Je pense, oui. Mais c'est un processus bien long... -Ceci est bien différent du Pralaya ; d'habitude, je repose en l'air mais je sens le contact du sol sous mes pieds. -C'est-à-dire? -RAMENE-NOUS A FËALARTE, ESPECE DE DEGENERE, J'AI PEUR DU VIDE!!!! -Quel pusillanime vous faites, seigneur Fëanor. Cela vous apprendra donc à la bailler belle à Necia... -JE VOUS AI ORDONNE DE M'EXTIRPER DE LA!!! -Pas la peine d'hurler... Arjavh siffla et Fëalarte se dessina autour d'eux. -J'ignorais que tu pusses éprouver de l'effroi. -Je voudrais savoir, reprit Fëanor d'un ton solennel, comment deux incapables tels que vous aient pu exécuter un tel rituel? -Deux incapables? -Oui, deux incapables!! Rivéda, tout le monde te traite de chien, bon à suivre les ordres. Adsartha, tu n'étais que la boniche à Beren, et là tu n'as plus aucune utilité à ce monde! -Mesurez-vous le sens de vos paroles, Seigneur Fëanor? -Je suis bien conscient que je vous traîne dans la fange. Mais si l'on ne dit pas les choses telles qu'elles doivent être dites, si l'on se cache derrière de faux-semblants, alors comment voulez-vous créer de l'impact sur leurs âmes? -Tu sais parler, Fëanor ; tout le monde sait ça. Et à présent, que vas-tu faire? -Rivéda, emmène-moi à l'endroit où tu as exécuté le rite. -Mais... Ne pensez-vous pas... -J'ai dit : Rivéda, emmène-moi à l'endroit où tu as exécuté le rite.
Rivéda les mena tous à Lyptynë, au travers de l'aquilon qui soufflait violemment sur la plaine enneigée. -Dis-moi, mon petit Fëanor, tu ne voudrais pas que je fasse construire un tramway à travers tout l'Araman? s'enquit Arjavh. -Un tramway? Tu me prends pour qui? Est-ce que je suis du genre à dilapider l'argent par les fenêtres? Et je ne suis pas petit!! Bien qu'il avait, matériellement, six ans de moins qu'Arjavh, Fëanor le dépassait d'une bonne tête. Tous acquiescèrent, et Rivéda se permit : -Non, juste pour sa gueule... Voilà, c'est là. -Un cercle fëanorien, constata l'Autocrate. Rivéda, tu as usé de ma puissance intérieure pour... -Puisque je vous dis que j'ai été manipulé!! Je ne sais même pas ce qu'est un cercle fëanorien, je ne sais pas le tracer, et je ne sais même pas incanter!! -En effet, tu n'es bon qu'à fournir des remèdes à la populace. Fëanor se pencha, analysa le cercle et expectora sur le sol, puis grinça : -Manquait plus que ça... -Quoi? Qu'avez-vous découvert? -Evidemment, cela ne pouvait pas tomber plus mal!! Comme si je n'avais pas suffisamment d'emmerdes comme ça... -Mais de quoi parlez-vous? -En effet, s'il avait utilisé l'autre méthode... constata Arjavh. Mais là, t'es vraiment mal barré, Fëanor. -Je vais le massacrer... Dès qu'il va se pointer, il va se faire immoler!! -M'enfin, expliquez-vous!! -Je n'ai rien à expliquer. Rivéda, en tant que vice-autocrate, tu assureras la régence? -Non... Mais de quoi... C'est quoi, ce merdier?? Seigneur Fëanor, revenez!! -Vous avez un de ces accents(2)... critiqua Adsartha. Qu'a-t-il voulu dire par "tu assureras la régence?". -Je n'en sais rien. Rien de bon, en tout cas. -- 1 -> Université, enseignement supérieur en Neverland 2 -> L'accent Aramanéen est caractérisé par une prononciation légèrement différente de celle des autres régions : ils prononcent le ë comme un e normal et le n final. Ainsi, Fëanor se prononcera [féanor] en Araman et [fèynor] dans le reste de Neverland ; de même, Lyptynë se prononcera [liptiné] en Araman et [liptin] dans les autres régions. | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:17 | |
| Chapitre 29 (Confusion)
Marjane et l'inconnu se promenaient dans les rues d'Arjëate. La géométrie de la ville était telle que l'on aurait dit la base d'un tétraèdre, avec quatre artères débouchant sur la place centrale et le palais pyramidal. Arjavh appréciait cette idée de droiture, de lignes, de parallèles, de perfectionnisme. Elle repensa à ce que leur avait dit Morgoth et siffla : -Et je ne me souviens plus de ce qu'a clamé Valinor... -Moi, si. -Tu étais là? -Evidemment!! Ce qu'il a dit, c'est exactement la même chose que ta traduction. Ce qui change, en revanche... L'inconnu se remémora l'air de The Soulforged et entama : -Et des flammes, comme le voulait le destin, la fausse âme viendra dans la lumière! Et des flammes, comme le voulait le destin, la fausse âme, l'immaculée, s'élèvera!! Bon, il n'a pas la même chose que ta traduction, qui est bien plus proche de ce que chante Hansi Kürsch ; mais c'est un hymne, on ne peut pas vraiment avoir exactement la même chose! -La fausse âme... Comme la duplicité... Alors c'est Valinor qui a la bonne interprétation!! -Ce n'était pas The Soulforged qu'il fallait interpréter mais ce qu'avait clamé Valinor. C'était ça, l'erreur que tu cherchais. Regarde!! La fausse âme, comme il l'a dit, ce n'est pas le nom de l'hymne Avalonnais, qui est "l'âme forgée". Et le véritable nom de l'hymne est la traduction de The Soulforged. Il ne s'agissait que d'une simple confusion. Soulforged est composé de deux mots anglais : soul, qui signifie l'âme ; et forged, qui peut signifier faux, fausse ou forgé,e. Si l'on prend la chanson de Blind Guardian, tenant compte du fait qu'il se soit inspiré de Lancedragon, on traduirait par forgée. Mais Valinor, lui, l'interprète avec l'autre sens du mot, tout comme le Serment. Il en avait connaissance, étant donné que Fëanor et Arjavh l'ont gravé alors qu'ils étaient sous sa responsabilité. Il les avait constamment à l'oeil, bien qu'ils ne s'en doutèrent pas une seule fois. -Alors... Le véritable Serment... -Interprète-le comme suit : la première partie, de "la vésanie..." à "...paresse" fait allusion à Valinor. "leur mort", correspond aux habitants d'Otherland, qui est défini par "ce monde". "Sans le pouvoir de se repentir"... cela veut dire que, ayant commis de graves fautes ou pas, tant qu'ils renonceront à quelque chose, ils pourront être épargnés. Le sacrifice... Arjavh m'en a parlé, il s'agit de renoncer à leurs technologies. Je pense malgré tout qu'il tolèrera les PDA et cellulaires, suivit l'inconnu d'un rire daubeur, puisqu'ils n'ont pas besoin d'être rechargés en ce monde, je l'ai constaté à mes dépens. Ensuite... La duplicité de l'âme évoque le caractère des Otherlanders. Le Sablier? Cela doit être un objet très important. "La décrépitude du monde étranger", cela fait allusion à Otherland. -Notre monde est donc voué à disparaître? -Si le Serment le dit... Après, la promesse, c'est donc notre Serment. "ranimés en sûreté", c'est la sélection à laquelle procédera Arjavh peu avant le déclin d'Otherland. "La solitude surplombe la véracité", cela doit sans doute faire allusion à la soi-disant tromperie de Fëanor. Tout était prévu, tout était calculé d'avance, c'est pour cela qu'il s'est laissé faire! "maints destins s'en verront brisés", cela concerne les Otherlanders qu'Arjavh aura refusé de sauver. "d'autres esprits parviendront", il doit sans doute faire référence aux âmes de Sraima Tejos. -Quoi? -Tu le sauras en temps voulu. Pour finir, le miroir est en quelque sorte une métaphore pour désigner Neverland. "L'imposant pouvoir du Cercle se rompra", à mon avis, le Cercle doit être détruit pour accomplir le Serment, cela sera fait après qu'Arjavh ait achevé sa sélection car, tout aussi puissant qu'il soit, il n'a pas le pouvoir de se téléporter entre deux mondes au travers de l'univers, comme ça. "une géhenne éternelle", c'est ce qui attend ceux dont l'entrée en Neverland se verra réfutée. "Leur monde...", blah blah... cela signifie qu'Otherland sera détruit de leurs propres mains, mais que ceux qui renonceront à leur confort que leur procure la haute technologie pourront être sauvés en accédant à Neverland. Et voilà, telle est l'interprétation qui, de mon avis, correspond le mieux au Serment. -Comment as-tu fait pour deviner tout cela? -Simple question de logique. -Un objet très important... Le Sablier? -On ferait mieux de le demander à Arjavh.
Ils arrivèrent tous deux au palais pyramidal et requirent le seigneur Erfonien. Necia accourut et se disculpa, leur disant qu'Arjavh les recevrait un peu plus tard. -Il est en plein conciliabule avec Rivéda, Fëanor et Adsartha. -Et toi, t'écoutes aux portes? -Je sais, cela n'est pas correct. Mais je veux entendre ce qu'ils se disent... Ils tendirent davantage l'oreille, et sursautèrent à entendre Arjavh invectiver : -Et alors toi aussi, d'après ce que m'a rapporté Elric? -Ah, vous causez toujours avec le vieux barbon!! clama une voix de femme. -Ca, c'est Adsartha, vous la connaissez déjà, je suppose, précisa Necia. -Deux cercles fëanoriens, ça va te coûter cher, Fëanor, suivit l'Autocrate Erfonien. -Pas si on annihile ceux qu'ils ont ramené, argua Fëanor de sa voix mélodieuse. -Et si tu n'y parviens pas? Tous les deux, sortez, enjoignit Arjavh. Necia, Marjane et l'inconnu se cachèrent derrière l'angle du couloir lorsque Rivéda et Adsartha partirent dans la direction opposée. Ils se rapprochèrent derechef de la porte et perçurent : -Fëanor, je dois t'avouer un truc. -Tu es homosexuel? ironisa l'Autocrate. -Non mais ça va pas? A quoi penses-tu donc? s'outragea son homologue. -Désolé, mais j'ai besoin de rire, en ce moment. C'est quoi, ce truc paraissant si important à toi? -Valinor m'a avoué quelque chose, alors que tu t'étais encore enfui de la maison. Il m'a dit que, si ton père, Ypsifëara, avait vu le Pralaya se rompre, c'était car Beren et Noldor avaient combiné leurs pouvoirs et incanté tous deux un sortilège très puissant. -Comme le Shunya dont tu m'as gentiment fait démonstration tout à l'heure? -Encore plus puissant. C'est une invocation qui requiert le sacrifice de maintes vies humaines. -C'est ainsi qu'il se fit occire... -Et ta mère n'est pas morte lâchement. -Que veux-tu dire? -Elle ne s'est pas suicidée. -Tu es sûr de ce que tu avances? -Absolument certain. -Va falloir que j'aille réclamer des explications à monsieur cramoisieux... Quant aux trois autres, qu'ils se ramènent ici et au pas de course. -Quels trois autres? -Ceux qui écoutent au dos de ta porte depuis un petit moment. Arjavh ouvrit la porte, découvrant Marjane, Necia et l'inconnu. Fëanor en profita pour noter : -C'est pour quand, les portes insonorisées? Bon, vous trois, que faites-vous en ces lieux? -On a un petit renseignement à vous demander, lança l'inconnu d'un ton caustique. -Tu ne manques pas d'hardiesse, toi! Qu'est-ce donc? -Le Sablier, celui cité dans le Serment. Qu'est-ce donc? cita le voyageur, reprenant la question de Fëanor. -Oh, Arjavh! Tu as oublié de leur en parler... -Eh bien, je crois venu le moment de vous révéler le secret de Sraima Tejos. Necia, que fais-tu ici? -Et lui, que fait-il ici? hâbla-t-elle désignant Fëanor. -Je pense que vous avez beaucoup de choses à vous dire, tous les deux. -Attends, Arjavh! -Autre chose, Seigneur Fanfaron? -Faudra qu'on aille faire une virée chez Morgoth, je pense que Valinor avait d'autres renseignements que ceux que tu m'as dit. -Eh bien, pourquoi pas juste après que je leur eusse tout explicité? -Parfait. Necia, que me veux-tu? -Il faut qu'on parle. Elle le mena à sa chambre, ferma la porte à clef, qu'elle pendit autour de son cou. Les yeux coruscants, elle se tourna vers l'Autocrate, qui clama : -Je suis très heureux de te revoir. Il tenta de l'embrasser, mais elle esquiva, hurlant : -Félon!! Après ce que tu as osé me faire, tu penses t'en tirer comme ça? -Mais enfin, de quoi parles-tu? -Cette fille, sur la grève. Tu me crois amblyope? -Ah, tu l'as vu... -Et tu sais que je l'ai vu, ne joue pas les innocents!! Necia reprit, sur un ton plus lent et plus grave : -Je veux une explication. Pourquoi une telle duplicité à mon égard? | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:17 | |
| Chapitre 30 (Présomption)
Fëanor fit glisser sa main le long de sa dense chevelure d'ébène, et cracha avec morgue : -Il n'y a rien à expliquer. -Comment ça, rien à expliquer? Tu as promis que l'on s'unirait, tu étais déjà engagé, lorsque je te vois embrasser une autre femme sous mes yeux!! Et toi, tu reviens ici, et tu me dis d'un ton arrogant qu'il n'y a rien à expliquer? -En effet. Elle m'a plu, ç'a été soudain, je l'ai embrassée et puis c'est tout! Que veux-tu de plus? -Mais n'as-tu donc aucune morale? Te rends-tu compte de la situation actuelle? -Je me rends surtout compte qu'avec les conneries de Rivéda et Adsartha, je ne vais pas faire long feu. Alors tant que je suis encore vivant, pourquoi ne pas en profiter? -Je pense sérieusement que nous n'avons pas la même conception du mot "profiter". Comment ça, plus pour très longtemps? -Qu'en as-tu à faire? Cela ne te regarde pas ; c'est une affaire entre nous quatre seulement. -Vous quatre? -Et Arjavh, tu en fais quoi? -Tu peux au moins m'en parler!! Je suis après tout... -Tu es quoi? Une simple étudiante à l'Institut d'Arjëate. La fille d'Erekosë et d'Arda, la nièce d'Arjavh. La meilleure amie de Yishana. Rien d'autre! -Et je garde en moi le secret de Sraima Tejos. Je ne suis pas que ça! Je suis... -Alors explique-toi, éclaire-moi donc! -Je suis la future femme de l'Autocrate Aramanéen, l'Esprit de Feu, l'Ame Ignée ; et aussi une amie très proche du roi Morgoth. -Je suis l'unique autocrate en Araman. Et que veux-tu dire par l'Esprit de Feu? -Je ne te dirai rien. Tu ne me reconnais même pas!! Necia s'agrippa à la broigne de Fëanor, lui envoya une paire de claques et requit, les yeux larmoyants : -Que t'a-t-elle fait, au point de ne même plus reconnaître ta promise? Elle t'a drogué, c'est cela? Qu'a-t-elle fait? Une étincelle rubiconde passa dans les yeux de Fëanor. Il la souleva et la serra fort dans ses bras, avant de susurrer : -Je ne sais pas... Je ne sais pas... Je... -Pourquoi? Pourquoi donc une telle duplicité...? -Je n'en ai aucune idée... Je ne sais même plus où j'en suis, tant de choses survinrent ces derniers temps! Ils s'assirent sur le banc en-dessous de la fenêtre et Necia siffla : -C'est quoi, cette histoire avec Rivéda et Adsartha? -Je ne peux pas... Je ne... -A moi, tu peux le dire. Après tout, tu n'as pas hésité à me révéler le secret de Sraima Tejos. -Ferisa prabal pralaya, telle est la devise de Sraima Tejos. -Et cela signifie? -Protection, pouvoir et vacuum. Essaie un moment de t'imaginer un cercle. As-tu de quoi écrire? Necia lui tendit une feuille et un crayon, puis Fëanor dessina un cercle, et à l'intérieur une ellipse au centre. Et ce qui semblait être la forme d'un oeil. Puis, dans le prolongement de la petite barre centrale, vers le bas, une sorte de signe étrange. Et il expliqua : -Tu as déjà entendu parler de cercles d'aura? -Non, jamais. -Ca m'étonne qu'Arjavh ne t'en ai jamais parlé. Lui et moi sommes les seuls capables d'exécuter un cercle d'aura. Il ne t'a jamais montré un cercle arjéval? -Un quoi? -C'est son cercle à lui. Tu lui demanderas. Ce que je t'a dessiné, c'est un cercle fëanorien. -Et ça sert à quoi? -Tu te souviens que je t'ai parlé d'âmes attendant de ressusciter? -Quel est le rapport? -Ces cercles d'aura, permettent de rappeler des âmes de Sraima Tejos. Mais cela n'est pas sans danger...
Fëanor s'arrêta un moment, reprit le crayon et se lança dans des schémas complexes, qu'il détailla : -L'énergie vitale d'un être vivant est divisée comme suit : celle dont on a l'usage, et celle intérieure. L'énergie vitale dont on se sert tous les jours représente environ quinze pourcents de notre âme. L'énergie intérieure, est une énergie secrète, que très peu d'hommes savent exploiter. Elle représente quatre-vingt cinq pourcents de notre âme. C'est grâce à ce pouvoir intérieur que nous rappelons les âmes de Sraima Tejos, afin de les ressusciter. Nonobstant... Tant qu'ils vivent, ils aspirent notre force intérieure, c'est ainsi qu'ils subsistent en notre monde. Tel est le prix à payer. Noldor et Beren, tu les connais déjà, avaient connaissance de mon cercle. Ils ont quitté Sraima Tejos. Mais une âme non-ressuscitée ne tient pas plus de deux périodes. Ils ont, avec le peu de forces qu'il leur restait, manipulé Rivéda et Adsartha, n'oublie pas que ce sont des Mages. Et ainsi, ils les ont forcé à tracer un cercle fëanorien afin de les rappeler sur Neverland. -Mais Sraima Tejos n'est-elle pas en Neverland? -Bien entendu, mais nous faisons la différence. -Alors ils vont te drainer ta force vitale... -Cela n'est pas dit. Rien n'est sûr que le rituel ait bien marché. Peut-être qu'il y avait une erreur... Et toi? C'est quoi, cette histoire d'Esprit du Feu? -Des broutilles... C'est Morgoth, qui me l'a racontée. Il la tient de Valinor. Lorsqu'il t'a recueilli, il a trouvé un médaillon où ces mots étaient marqués. Il a su, par la suite, que tu étais l'esprit de feu, et qu'Arjavh était l'esprit de glace. Vous êtes deux âmes destinées à régner sur ce monde. Vous en êtes les protecteurs, de par Sraima Tejos. -Et c'est ça que tu appelles broutilles? -Ben, je n'en vois pas vraiment l'intérêt... -Moi, si. Eh bien, je m'en vais. -Que vas-tu faire? -Aller régler son compte à Alanna. -C'est ainsi qu'elle s'appelle? Fëanor acquiesça et s'apprêta à sortir. Necia l'apostropha, l'embrassa et repartit dans les rues d'Arjëate. | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:18 | |
| Chapitre 31 (Au crépuscule)
Fëanor fit de son mieux pour maîtriser sa dextre tremblante alors qu'il écrivait une missive à Alanna. Sa plume d'airain crissant désagréablement sur le papier lisse et il manqua à plusieurs reprises de renverser son encrier. "Rejoins-moi sur la grève au crépuscule". Il appela Terhali, lui mandant d'aller porter la lettre à Alanna. Puis il redescendit dans sa forge et entreprit de revoir l'équipement actuel de son armée. Dans l'après-midi, il partit converser longuement au laboratoire de Rivéda. -Je suis vraiment navré, Seigneur Fëanor, j'étais comme sous l'emprise d'une force surnaturelle. -Bah, tu connais Noldor! -Pour sûr. Etes-vous bien? -Oui, ça peut aller. -Et avec Alanna? -Je lui ai fait quérir Terhali pour lui porter une missive dans laquelle je l'attends ce soir. Je vais en finir une bonne fois pour toutes avec cette histoire de duplicité. -Sage décision. Et pour vous? Que comptez-vous faire? -D'abord, aider les autres à accomplir le Serment. Ensuite, je ne sais pas. Probablement tenter d'inverser le processus du cercle fëanorien. Ce genre de rituel fait appel à de la magie noire(1). Très noire... Cela m'étonne que tu pusses y parvenir. -De la magie noire, dites-vous? Comment se peut-il que vous pratiquiez ce genre de magie alors que vous ne fûtes que Mage Rouge? -J'ai un niveau bien supérieur à mon rang, Rivéda. Je suis le fils d'Ypsifëara, après tout... -Ypsifëara était-il un Mage Noir? -En effet. Cette histoire de rangs est supposée déterminer le niveau du Mage ; or, Noldor l'a détournée en véritable affaire de classes sociales. Il s'est proclamé Mage Noir et ne peut pratiquer que jusqu'à la magie rouge! Le rang de Mage Blanc de Beren était, en revanche, parfaitement compréhensible... -Mais Beren n'a pas toujours été aussi fou, n'est-ce pas? -En effet. C'est depuis que je l'ai "initié" au Pralaya. -Et le pouvoir qu'a utilisé Arjavh, le Shunya? -C'est un dérivé moins puissant du Pralaya. Ces deux pouvoirs invoquent une autre dimension de l'Univers. Le Pralaya invoque le Vacuum, et le Shunya invoque le Vide. Ces deux valeurs invoquées en même temps et par deux Mages différents, cela crée le Néant. De là, ou la victime y survit, ou alors elle meurt et sombre dans l'Oubli. C'est cela qui est arrivé à Ypsifëara. Car, invoquer le Vide crée une fission dans le Pralaya. Avant que je ne pusse l'incanter, Arjavh a invoqué le Shunya afin de m'annihiler, et ainsi de m'empêcher à attaquer. -Tout cela est bien complexe. Et cette histoire de cercle fëanorien? -C'est mon propre cercle d'aura. Tu as déjà entendu parler de ce genre de cercles, je me trompe? -Non, c'est exact. Nous autres guérisseurs usons d'une variante, les cercles curatifs, lorsque les herbes ne nous sont pas assez efficaces. -Eh bien, vois-tu, les cercles d'aura sont bien plus puissants. Ils font appel à la force intérieure de celui à qui ils se rapportent ; le cercle fëanorien pour moi et le cercle arjéval pour Arjavh. Ils servent à invoquer des âmes perdues, nonobstant cela est très dangereux car les âmes ressuscitées nous drainent notre force vitale intérieure, puis finit par entièrement nous consumer. -Alors vous allez... C'était ça, que vous nous fîtes entendre, lorsque vous m'avez parlé d'assurer la régence? -Si j'y passe, faudra bien que quelqu'un maintienne nos glorieuses terres. Rivéda se prosterna et loua : -Personne n'a jamais aussi bien dirigé l'Araman que vous, Seigneur Fëanor ; et personne ne dirigera ces terres aussi bien. Si vous trépassez, alors Fëalarte se mourra ; car elle ne pourra plus exister sans vous. Le règne de tout l'Araman, vous l'eussiez souhaité depuis l'emprise de Noldor ; vous n'allez pas vous laisser abattre comme ça, non? Vous n'allez pas vous laisser faire? -Ca, t'avais qu'à y penser plus tôt. -Seigneur Fëanor, je vous en supplie... Je vous connais que trop bien, après toutes ces années passées avec vous. Je me souviens encore, lorsque je n'étais même pas à ma majorité, que vous fûtes à Drilëa me quérir, ayant ouï de mes talents de guérisseur, et que je joignis votre guilde des Sages. Ne laissez pas tout ce que vous avez acquis en tout ce temps-là! -Et qui t'a dit que j'allais forcément clamecer?? -Ah mais... moi je... j'ai pas... -Bien, il se fait assez tard. Il est présentement douze heures quatre-vingt et il ne me reste que vingt minutes pour me préparer. -Fortune sur vous, Seigneur Fëanor.
L'Autocrate se revêtit d'une broigne pourpre et passa Stormbringer et Geisteslied de chaque côté de sa ceinture d'argent, avant de sortir au port. Alanna attendait le long de la rive, et accourut à sa vue. -Bonsoir, Fëanor. Tu voulais me voir? -Quelle impudence... -Comment? -D'abord, lorsque l'on s'adresse à l'autocrate, on fait précéder son nom du mot "Seigneur", on ne t'a pas appris les bonnes manières? Ensuite, je serais fort gré que tu me vouvoies. Un minimum de respect, veux-tu? -Mais enfin... Que tout cela...? -Je sais tout, Alanna, espèce de traînée. N'as-tu donc point d'opprobre à tes actes? -Je ne vois pas de quoi tu... de quoi vous voulez parler... se reprit Alanna voyant le regard flamboyant des yeux gris de Fëanor. -Tu as tout manigancé. Tu t'es arrangée pour me séduire, et puis... Ton but était-il que je trompe Necia? Parle!! L'Autocrate dégaina ses cimeterres et les passa tous deux de part et d'autre de la gorge de la ministre de l'Education, puis siffla : -Des aveux, et incontinent!! Sinon... tu sais ce qui t'attend. -D'accord, d'accord!! Mais pourriez-vous enlever ces lames? -Pas tant que tu n'auras pas confessé l'intention d'une telle duplicité. -Je... je ne voulais que vous... vous causer... -Me causer quoi, hein? Une silhouette se forma au loin, accourut et clama : -Fëanor!! Eh, mon petit fanfaron!! Dépêche-toi, j'ai les Otherlanders qui ont finalement réussi à interpréter le Serment! Faudrait peut-être leur dire, à présent, non? -Tire-toi, Arjavh ; ne vois-tu donc pas que je suis occupé? -Plus tard les représailles. Tu ne m'obligeras pas à réutiliser le Shunya? Fëanor rangea ses armes promptement et grinça : -Et puis quoi encore? Toi, la catin, tu restes là ; j'en ai pas encore fini avec toi. Arjavh et Fëanor se téléportèrent à Arjëate, et joignirent la salle de réunion.
Elric arpenta la tour de crystal, fixant l'Enchanteresse d'un oeil atrabilaire, et cracha : -Alors ainsi mes propres sujets font des siennes pendant que j'ai le dos tourné... C'est quoi, cette histoire de cercle sur lequel je suis tombé exactement par hasard lors de mon retour de Bernetor(2)? -C'est... c'est un cercle... enfin... la magie blanche, vous voyez... je n'ai pas encore le niveau de Mage Rouge, mais je me débrouille... -Et ceci? Le despote tenait une lettre à la main. Il la déplia et lut : -Cher barbon, Messire Elric. Je tiens à vous faire part d'une erreur commise par l'une de vos Enchanteresses, la dénommée Adsartha qui est, je pense, dirigeante des Enchanteresses Blanches. Il s'avère qu'elle aurait invoqué l'âme de Beren grâce à l'usage d'un cercle fëanorien, autrement appelé par la Constitution de Neverland le rituel prohibé. Ceci n'ayant nulle obligation d'entacher les relations entre l'Eldar et l'Araman, je vous prie de faire le nécessaire pour m'alerter de la moindre rumeur comme quoi Beren l'Insane serait de nouveau parmi nous, auquel cas je me ferai grand plaisir de remédier à cette situation désobligeante. Fortune sur vous, Messire Elric. Fëanor, Autocrate d'Araman. Elric rangea la lettre et reprit : -Une missive de Fëanor... -Oui, je sais, il m'en a fait part. -Et il ose m'appeler "barbon"? Il n'a donc aucune considération, le Sire Pédant... -Vous devriez reconsidérer ses dires. -Il est trop fier et se vante, rien de plus. Bien entendu, il est hautement improbable que Beren soit de nouveau parmi nous. Et, si c'était véridique, je ferai en sorte qu'il passe de vie à trépas. Je n'ai pas besoin d'un fat pour me dire ce que je dois faire ou non. -Vous devriez... -Et toi non plus. Tu n'es pas à ma place ; tu ne prends pas de directives, tu es soumise à mon autorité, comme les autres. -Vive le Dictateur... Enfin, quoi qu'il en soit, le Seigneur Fëanor a une grande influence sur la politique de Neverland. -Et moi, que suis-je? -M'enfin, tous vous méprisent, même Morgoth!! -Comment? Morgoth? Et tu penses que je crains un jeune homme qui n'est même pas en âge de gouverner(3) et qui est à la tête de la Plaine tout ça parce que Hawkmoon en a décidé ainsi et que, si l'on accomplit pas ses quatre volontés à celui-là, on subit le courroux d'Arjavh? Quant à Fëanor, il n'a aucune expérience dans ce domaine. Lui aussi est tout juste en âge de gouverner, et il occupe déjà tout un continent!! -Il vit depuis bien plus longtemps que vous, et il en a vu de bien pires. -Eh bien, qu'il reste croupir en Araman, je lui laisse donc! Elric se retourna et s'en fut à travers Eldigon. -- 1 -> Magie blanche, rouge et noire fait référence, en Neverland, au niveau des enchantements jetés ; blanche pour un niveau de base, rouge pour un niveau intermédiaire, noire pour un niveau avancé 2 -> Ville à l'ouest d'Eldigon 3 -> L'âge minimum pour devenir roi en Neverland est fixé à trente ans ; celui pour devenir autocrate est fixé à vingt-cinq ans. | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:18 | |
| Chapitre 32 (Lyptynë)
Arjavh se dirigea vers la salle de réunion en traînant Fëanor malaisément, car icelui ne cessait de repartir dans la direction opposée, invectivant, sifflant qu'il devait retourner à Fëalarte et prendre sa revanche. -Pour le moment, on a mieux à faire. Il faut qu'ils accomplissent le Serment ; avec un peu de chance t'y passeras pas. Allez, Sire Fanfaron, au boulot! Il le jeta sur la première chaise et ferma la porte à clef, puis fit apparaître des lanières de cuir qui vinrent ligoter l'Autocrate Aramanéen à sa chaise. -Comme vous pouvez le constater, ramener Fëanor ici n'est pas chose facile, surtout lorsqu'il est occupé... -Vire-moi donc ça, espèce de perfectionniste!! Arjavh fit disparaître les sangles et Fëanor reprit : -Et l'autre traînée, qui va s'en charger? -Tu verras ça plus tard. Pour le moment, nous avons bien mieux à faire. Alors ainsi vous avez interprété le Serment? -Il prédit la ruine d'Otherland, entama l'inconnu. Interpréter un texte d'une telle simplicité fut vraiment une partie de plaisir ; on voit bien que vous n'étiez que des gosses lorsque vous l'eussiez écrit. -Des gosses? Que veux-tu dire? -Eh, Arjavh! apaisa Fëanor. On n'avait même pas dix ans. -Ouais, bon... Ainsi, tu te dis capable d'interpréter le Serment? -Ca m'a pris à peine cinq minutes!! -Eh bien, je n'ai rien d'autre à t'apprendre. -Si, juste une chose : que vient faire un sablier? -Ah, ça, tu ne vas pas tarder à le savoir, messire l'impertinent. -Et... J'ai confié des sortes d'invocations à Marjane, si elle ne les a pas perdues... -Secern argejas measa dipas. Atipa vrasto varate nitya dayas, bados ferisa uvanos, lut Marjane. -C'est du Blindaugen, la langue ancienne de Neverland. Seuls Fëanor et moi-même la parlons. -Une langue ancienne, dites-vous? Pourriez-vous... L'autre voyageur lui envoya un coup de coude dans les côtes, et grinça : -C'est pas le moment de te faire remarquer. -Et quelle piste avons-nous, afin de l'exécuter? s'enquit Siavash. -Vous avez qu'à passer à Lyptynë, ironisa Fëanor. -Lyptynë? Où est-ce? Fëanor prit la carte de Neverland accrochée au mur du fond et pointa un endroit à l'ouest des Eisengebirge. -Cette ville fut érigée par mon père ; c'est un symbole de la résistance contre la dictature et l'oppression de Noldor. -Très bien, alors tous à Lyptynë!! -Vous deux, désigna Arjavh montrant les deux voyageurs. Vous les accompagnez. On vous rejoint sur place.
Marjane, Akira, Siavash et les deux voyageurs atterrirent aux abords d'une petite ville, s'élevant au sommet des Eisengebirge. -Je pense que vous trouverez un élément très intéressant rien qu'en regardant autour de vous, susurra Fëanor qui venait d'arriver. Akira tomba à genoux, tâta le sol et clama : -Là! Je ne sais pas vous, mais à mon avis il y a quelque chose d'étrange. -C'est un cercle fëanorien, destiné à ressusciter les âmes de Sraima Tejos, expliqua l'inconnu. -Comment tu sais tout ça, toi? s'étonna Arjavh. -C'est Fëanor qui m'a tout dit. Et si l'on observe de plus près comment il est constitué... L'inconnu désigna au fur et à mesure qu'il décrivit : -Là, ça prend la forme d'un oeil, avec une courbe au-dessus qui pourrait faire penser à un sourcil. La pupille est constituée d'une rune, et il y en a une autre. La rune de la pupille est le Y, et celle d'en-dessous est le F ; ce sont les runes qui servaient à écrire l'ancien anglais, avant l'introduction des caractères latins. Y et F... Comme Ypsifëara et Fëanor? -C'est cela même... Tu es bien plus vif d'esprit que je ne pusse le penser. -L'oeil, c'est le symbole de Sraima Tejos, à moins que je ne me trompe... -En effet. A présent, toi qui as interprété le Serment, peux-tu me dire ce qui se passe vers la fin? -La destruction d'Otherland... L'imposant pouvoir du Cercle se rompra... Mais comment? -Qu'est-ce qui permet de manipuler le Cercle, d'après vous? -Des Aveugles, et des crystals, fit Marjane. -Les trois Silmarils qui sont en la possession de Fëanor, celles que lui et moi-même forgeâmes. -Il faut tout détruire? s'enquit Akira. -Comment? Tu veux dire... sacrifier les Aveugles? -Ah, ça non! se récria Arjavh. Rien que de sacrifier Shodan et Bedoune, ça tuerait Erekse et Morgoth sur place! Non... Les Aveugles ont la capacité d'activer la puissance qui régit le Cercle. Cette puissance est contenue dans les Silmarils. Mais il ne faut pas les détruire comme ça, en claquant des doigts. Vous n'auriez pas une petite idée? Tous réfléchirent un moment. Au bout de quelques minutes, Marjane chanta : -You're part of the game, you're slave to the grind ; oblivion : is your key to the Otherland... -Tu crois que c'est le moment? -Vous faites partie du jeu, vous êtes les esclaves du dur labeur ; l'oubli : est votre clef vers Otherland. -Si elle me dit que Hansi Kürsch a prévu la destruction de leur monde, je la tue, fit l'inconnu. -Quelle prévoyance! Que signifie "l'oubli"? -C'est là l'ultime pouvoir du Pralaya, nota Fëanor. Je vous expliciterai davantage. -Et que fait-on, à présent? Maintenant qu'on sait comment accomplir le Serment, on s'y met? -Ce n'est pas aussi simple!! Il y a un endroit où je souhaiterais vous emmener. Il vous reste après tout cinq périodes... -Et quel est cet endroit? -Sraima Tejos.
Arjavh se tourna vers Marjane, et requit : -Dans la chanson, il dit quoi, Hansi Kürsch? -Ah! En fait, il s'est inspiré d'une série de livres portant le même nom. Il explique à propos d'une sorte de monde irréel créé par des hommes, et... enfin, je ne sais pas trop, je n'ai pas lu les bouquins. Mais c'est à peu près ça, la description d'un monde virtuel. -Allez, je vous en supplie, Arjavh ; n'abordez plus ce sujet tant qu'elle est là ; elle est bien capable de nous assommer avec pendant des heures et des heures!! supplia Siavash. -Non, au contraire, ça m'intéresse. Un monde artificiel, dis-tu? Il pourrait être comparé à votre monde. Et... l'oubli, c'est la clé pour détruire le Cercle et ainsi rompre le lien avec l'Otherland, juste avant sa décadence? -En quoi consisterait envoyer les Silmarils dans l'Oubli? -J'ai ma petite idée sur le sujet... siffla Fëanor. Vous souvenez-vous de la façon dont Beren et Noldor ont occis Ypsifëara? La combinaison du Pralaya et du Shunya. Suffit juste de voir si vous avez le potentiel pour y survivre. Mais nous verrons cela plus tard... -Alors que faisons-nous? -Allons donc à Fëalarte, afin d'en discuter plus paisiblement. Mais d'abord, je vous laisse quartier libre. Vous n'avez qu'à visiter la ville! On se retrouve dans une heure ici. Marjane, Akira et Siavash partirent tous trois vers la place centrale, et s'arrêtèrent devant une stèle dressée au milieu du forum. -En mémoire aux évènements de 1966, aux combattants morts pour la Résistance, au général de l'Elarm Ypsifëara et à la lutte contre l'insurrection de Noldor. -On dirait une sorte de monument aux morts, nota Siavash. Ypsifëara, c'est bien le paternel de Fëanor? Les évènements de 1966? -Que veux-tu dire par l'Elarm? -Je n'en sais rien. -C'est un acronyme pour Elite Aramanéenne, retentit une voix derrière eux. Quant aux évènements de 1966, il s'agit de la guerre civile qui opposa l'armée de Noldor aux résistants contre le despotisme. Fëanor se tenait derrière eux. Apparemment, il les avait suivis depuis qu'ils étaient entrés dans la cité. -Puis-je me joindre à vous? Et, sans leur demander leur avis, il les accompagna le long des ruelles. Partout sur les murs se discernaient des inscriptions écrites en noir et en rouge. Marjane en lut quelques-unes d'entre elles : -Enki(1), Baal(1), Kumarbi(1), protégez Lyptynë et anéantissez les rangs du Despote. -Ce sont les trois dieux protégeant l'Araman. Aujourd'hui, Kumarbi est associé à Noldegor, Baal est associé à Lyptynë et Drilëa, Enki est associé à Fëalarte. -Arias causés par un tourment que l'on put éviter. -Toutes ces inscriptions sont symboliques. -Mon Dieu, que s'est-il passé, ici? siffla Marjane dans un murmure. -Les troupes de Noldor ont ravagé la ville. Et Ypsifëara y a succombé. Deux jours plus tard, le 10/1/8/1966, Vildrenë a signé le traité de paix. C'était un ancêtre de Rivéda. Ca vous évoque? fit Fëanor. -Ca me fait penser aux guerres d'Otherland, constata Akira. J'ai lu à propos des deux guerres mondiales, des guerres de religion et de la guerre froide. Et à propos de bien d'autres guerres. Les hommes sont belliqueux, c'est dans leur nature. Très récemment, il y eut la guerre en Irak. Elle s'est finie en deux mil dix, avec le déclin des USA. -Et les tensions avec l'Iran, ajouta Siavash. Ca a failli mal tourner. L'armée était déjà sur place lorsque Ahmadinejad, ayant joué les dictateurs pendant cinq ans, s'est suicidé, oppressé par l'opposition. -Deadlands, wastelands, darkness will cover my mind ; and oblivion shall reign, chanta Marjane. -Laisse-moi traduire ça... Terres arides? Ouais, bon... Terres arides, terres perdues, les ténèbres obscurciront mon esprit, et l'oubli régnera. -Excellent, Akira! -Hansi Kürsch, ça aussi? lança Fëanor d'un oeil ironique. C'est une bonne description de ce que les autochtones ressentaient. -Mais... Siavash ouvrit la bouche pour parler, puis la referma et s'éloigna. Fëanor le désigna et s'enquit : -Il a un problème? -Ce genre de musique est très mal vu en Iran, précisa Marjane. -Et moi, je pense, tout comme Arjavh, que les chansons que tu écoutes conviennent parfaitement à établir des liens entre les deux mondes. Pourrais-tu m'en dire plus sur Hansi Kürsch? -Bien sûr!! -Et c'est reparti... Akira s'éloigna à son tour, tandis que Marjane se lança d'un ton ébaudi dans des explications détaillées de chaque album qu'il sortit, avec Blind Guardian, puis elle entama sur Demons & Wizards.
Les deux voyageurs étaient restés à l'écart, préférant demeurer près du cercle fëanorien. -C'est vrai qu'avec ton sens de l'orientation, ça vaut mieux, hâbla l'inconnu. -Et toi, mets-la un peu en veilleuse, veux-tu? Je croyais que ce n'était pas le moment de révéler ta véritable identité. -Si je leur dis, ils ne vont pas en revenir. -Cesse donc, tu es tout aussi cuistre que Fëanor! -Où est le mal? Et toi, ils ne savent même pas qui tu es!! -Ils m'ont déjà connu, mais moi au moins je ne suis pas censé... -Où est le mal, je te dis? Ils le sauront tôt ou tard! -Penses-tu qu'ils le sauront avant d'avoir accompli le Serment? -C'est plus que probable. Et ça vaudrait mieux pour eux, n'est-ce pas? -Ca c'est sûr, messires indolent et impertinent! Arjavh venait d'arriver, accompagné d'Akira et de Siavash. -D'après eux, Marjane et Fëanor ne vont pas tarder. Il semblerait qu'elle lui parle à propos de son barde favori, et qu'elle y passe généralement des heures. -Ils sont en retard... -Tu n'as jamais su être patient. -J'ai surtout hâte d'en finir. -Pour aller faire quoi? Tu n'as pas de travail, et tu n'as aucun but. -Je ne sais pas, mais tout cela ne me dit rien qui vaille. Et puis, d'après les brèves descriptions que j'ai pu glaner çà et là, je m'inquiète pour Fëanor. -Toi! Toi, tu t'inquiètes pour Fëanor? C'est une grande première... congratula Arjavh. Fëanor et Marjane revinrent cinquante minutes plus tard, et l'inconnu railla : -T'es encore vivant? -Tu te fiches de moi à cause de cette histoire de résurrection? -Non, à cause de Marjane. -Tout va bien, elle m'en a appris de bonnes. -A quoi cela va nous servir, je vous le demande, ironisa Siavash. -A comprendre le Serment, et même à l'accomplir, peut-être? -Alors, on retourne à Fëalarte? -Là, nous pouvons y aller. -Sérieusement, Fëanor ; un tramway fonctionnant par un système cryotechnique. -N'y compte pas!! -Bien, comme tu voudras. Alors, au programme : arguer de tout cela à Fëalarte, puis j'aurais à m'entretenir avec Erekse et Necia. Ensuite, direction Sraima Tejos, le Sablier, le Pralaya, et enfin vous pourrez retourner en Otherland faire vos bagages. Vous êtes officiellement hébergés chez moi à Arjëate. -- 1 -> Dieux perses | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:19 | |
| Chapitre 33 (Les Silmarils)
Le contraste entre l'ancienne cité métallique et la nouvelle Fëalarte entièrement réhabilitée s'offrit à eux. Ils reconnurent bien là la grandeur de la Glorieuse. Fëanor les mena au travers de la cité jusqu'à l'Institut. Partout qu'il passait, les gens le saluaient, s'inclinaient ou le louaient. -On voit bien qu'il sait se faire aimer de son peuple, le sieur cuistre! ironisa Arjavh. -Tu regardes devant toi, tu avances... et tu la fermes, riposta l'Autocrate. Fëanor désigna l'Institut Fëalar. Il était constitué d'un large bâtiment faisant office de hall devant lequel s'étendait une large cour. Derrière, d'autres bâtiments se dressaient. Un édifice avec une petite cour pour le Primaire, un autre édifice et une autre cour pour le Secondaire, et le campus du Supérieur, avec les divers locaux et amphithéâtres, et les patios. Enfin, au milieu de l'Institut, accessibles par le rez-de-chaussée mais par des couloirs vitrés construits en hauteur et reliés aux bâtiments principaux du primaire, du secondaire et de l'alma mater, s'élevait la Cité-Librairie. Au fond du campus, à la périphérie de la ville, l'on devinait les résidences universitaires. -Ce campus est immense!! Il doit faire au moins le double de celui d'Ispahan! -Nous allons pouvoir discuter tranquillement de tout cela chez moi. Mais avant, j'ai autre chose à faire. -Eh, seigneur fanfaron, tu as dit que... -Je ne vais pas l'occire ici et maintenant, je vais simplement... Ah, tiens! Monsieur le recteur, comment êtes-vous? -Très bien aujourd'hui, le temps est magnifique, et la paix règne sur notre Glorieuse. Fortune sur vous, Seigneur Fëanor. A vrai dire, d'épais nuages d'un gris anthracite s'amoncelaient, laissant planer une atmosphère orageuse. Mais à Fëalarte, là où le soleil ne brillait jamais, les éclairs étaient, avec le lac de lave, seule source de lumière. -Que me vaut l'honneur de votre présence sur le campus? -Je tenais juste à vous prévenir que j'ai renvoyé Alanna, la Sage chargée de l'Education. Je la ferai tôt remplacer, ne vous souciez de rien. -Excellente délibération, que nous vaut cette décision si soudaine? -Ceci ne regarde que moi. -Très bien. Jusqu'au revoir, Seigneur Fëanor ; je suppose que vous avez beaucoup à faire. -Comme toujours... Fëanor leur fit signe de le suivre et les conduisit en sa demeure, où il les expédia en salle de réunion. -Eh bien, avant de pénétrer en Sraima Tejos, il va me falloir vous expliquer certaines règles essentielles. Votre survie en dépend. -Ca veut dire que l'on risque de mourir? -Libre à toi de ne pas venir, Siavash ; mais ne t'attend pas à être épargné par la destruction d'Otherland... -Les règles paraissent extrêmement simples, mais il est nécessaire de les respecter. Sachez que Sraima Tejos est une ville dont les habitants sont des âmes. Des morts attendant d'être ressuscités. -Comment? On va aller rendre visite aux morts? -Ca promet d'être époustouflant! dénota Akira. Personne n'a jamais été aussi loin, dans notre monde! -Alors voici les règles : tout d'abord, ne vous fiez pas aux apparences. Ils paraissent réels, ils sont tactiles, mais ce ne sont que des âmes. Ensuite, ne leur adressez jamais la parole, ne les fixez pas droit dans les yeux. Enfin, restez toujours auprès de moi et d'Arjavh. -Vous avez suivi? Vous êtes prêts à y entrer? -Je suis prête! -De même. -Euh... c'est pas... Bon, je suis prêt à franchir le pas. Mais... on en ressortira vivants? -Déjà respecte les règles que j'ai énoncées et t'auras beaucoup plus de chances d'y survivre. Regardez Erekse! On a dû le tirer hors de là, sinon il y serait passé. -Alors qu'attendons-nous? -Vous allez nous attendre au salon avec l'un des voyageurs. L'autre nous accompagne. Nous devons aller parler à Erekse et Necia ; nous revenons tout de suite! Sur ce, Fëanor, Arjavh et l'un des voyageurs se dissipèrent.
L'inconnu, demeuré avec les Otherlanders, siffla : - Anta nitya bados, firas darkos. Eme uvanos eurga, arsape taisa. -Qu'est-ce que ça veut dire? requit Marjane. -Je n'en sais rien, j'ai juste entendu Fëanor chanter ça. -C'est du Blindaugen? L'inconnu acquiesça, et expliqua : -Fëanor m'a dit qu'il avait entendu cette chanson quelque part, sans se souvenir d'où. Il m'a affirmé qu'il la chantait souvent, lorsqu'il vivait avec Valinor. Il m'en a raconté beaucoup à propos de sa jeunesse. Il m'a beaucoup parlé, juste après la guerre du Cercle. -Alors tu y as assisté? -J'y ai même participé, et j'ai tué un général. -Qui donc? -Vous le saurez en temps voulu. -Alors Fëanor parle couramment le Blindaugen? -C'est cela. Marjane sortit une page de sa poche, et désigna : -Quand je suis retournée chez Arvin pour trouver le Serment, je suis tombée là-dessus. -Le Pralaya est un pouvoir visant à créer un vacuum entre soi-même et l'ennemi, puis à invoquer les divinités qui attendent leur résurrection. Il se transmet dans la dynastie d'Ypsifëara. C'est une assez bonne définition du Pralaya, en effet. Et alors? -Et alors, ça n'y était pas. Comment a-t-il pu être au courant alors qu'il ne nous a pas lâchés une seule seconde? Ah, si! Lors du clivage, mais Hawkmoon en sait très peu, d'après ce que prétend Arjavh. -Et peut-être... que tes illusions sont bien plus concrètes que tu ne le croies. -Comment ça, que veux-tu dire? -Par là, pas grand-chose, à vrai dire. -En sais-tu davantage sur les Silmarils? -J'en sais un peu, en effet. Je sais que le mot Silmaril vient de deux mots sanscrits : shilâ, qui signifie la pierre ; et mantra, qui évoque plus ou moins une énergie stagnante, qui s'éveille à l'aide d'incantations. Et c'est la définition de ces trois joyaux. L'une est rouge, l'autre est bleue, la dernière est noire. Remémorez-vous la devise "ferisa prabal pralaya", celle de Sraima Tejos. Ferisa, c'est la Silmaril bleue ; prabal, c'est la Silmaril rouge ; pralaya, c'est la Silmaril noire. Les trois Silmarils sont associées à Sraima Tejos, dont les Gardiens sont Arjavh et Fëanor. Et dont, par conséquent, directement liées au Serment. -Incroyable... Tu en connais un rayon sur ce monde! -D'un côté, ce n'est pas surprenant. Alors, vous l'imaginez comment, Sraima Tejos? -Lugubre et macabre, avec des fantômes qui errent dans les rues, susurra Siavash. -Pittoresque, flottant dans les cieux et s'élevant très haut!! Et faite de crystal, un peu comme Eldigon, reconnut Marjane. -Et toi, Akira? -Je suis aveugle. -Désolé, j'avais oublié... -Et toi, tu y es déjà allé? -Hélas non. Fëanor me l'a strictement prohibé. Tout ce que je sais, c'est que vos invocations permettent d'y accéder. Marjane, Akira, Siavash et l'inconnu se calèrent dans le canapé, songeurs.
Fylanë caressa sa lame et s'engagea dans la Glorieuse. Un an après la guerre du Cercle, il tenait à mettre les choses au clair. Il était engagé dans les troupes ralliées à Fëalarte. Il avait ainsi pris les armes contre l'armée de Noldor. Alors qu'il s'apprêtait à occire l'un de ses assaillants, il avait trébuché et s'était fait violenter dans la mêlée. Un homme lui avait tendu la main. Resplendissant dans son armure d'acier, il ne portait pas de heaume, montrant son magnifique visage. Ses grands yeux gris, empreints d'une lueur cramoisie, brillaient d'un farouche éclat. Sa longue chevelure d'ébène scintillait sous le soleil artificiel du Cercle. Son cimeterre, Stormbringer, reluisait de tous diaprures, fendant les bataillons ennemis. Le guerrier Aramanéen était très séduisant, et doué d'une grande force, d'une étonnante dextérité et d'une excellente technique, malgré son jeune âge. Il lui tendit la main et l'aida à se relever. -Je vous remercie de votre aide, sire... -Seigneur Fëanor de la Glorieuse. -Merci à vous, Seigneur Fëanor. -Allez! Reprends ton arme et bats-toi pour ton étendard! Et Fëanor avait enfourché un dragon qui passait au-dessus de leurs têtes, planant au-dessus des Noldors. Fylanë parvint devant le manoir où résidait l'Autocrate. Il appela mais personne ne répondit. Un homme, âgé d'une trentaine d'années, l'interpella : -Si tu attends Fëanor, mon petit, il s'est absenté. -En effet, je le recherche. -Je me nomme Rivéda, je suis guérisseur au service de Fëanor. Si tu veux bien me suivre... Il l'accompagna à son laboratoire, lui servit de l'eau et du pain et siffla : -Désolé, mais je ne suis pas très hospitalier. Que veux-tu au Seigneur Fëanor, petit? -Je me nomme Fylanë, et je viens d'une petite ville au nord de Noldegor, du nom de Drilëa. -Drilëa, dis-tu? Je connais bien cette ville, pour en être natif. Et que viens-tu quérir à Fëalarte? -Je voulais voir le Seigneur Fëanor. On s'est déjà rencontrés dans la guerre du Cercle. -Ah, tu étais sur le champ de bataille? -En effet. Vous y étiez aussi? -Non, moi j'étais aux arrières, je prodiguais des soins aux blessés. Et pourquoi t'intéresses-tu à Fëanor? -Je voudrais tant qu'il m'enseigne des techniques de combats! -N'y a-t-il pas une école d'armes à Drilëa? Penses-tu que l'Autocrate n'a que ça à faire? -Je vous en supplie, je suis venu avec ce qu'il me restait... -Très bien, je t'emmènerai le voir dès son retour. -Je vous remercie, Rivéda. -Il n'y a pas de mal... | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:19 | |
| Chapitre 34 (Fëanor bat sa coulpe)
Arjavh et Fëanor atterrirent à Erkshator, et se dirigèrent vers la maison de Thorin. Une fois arrivés, ils entrèrent, et le seigneur Erfonien entama : -Bonjour, père. Erekosë est-il là? -Dans sa chambre. Les deux homologues montèrent les marches et trouvèrent Hawkmoon, un livre entre ses mains. -Tu ne les as toujours pas lues? fit Fëanor. Crains-tu la véracité à ce point? -Tu oses coqueter avec ma fille, puis tu oses la lui bailler belle, puis tu oses revenir en face de moi, avec ton habituel air altier? -En effet, je me permets tout, si c'est ce que tu veux dire. -Nous sommes venus te raconter ce qu'il s'est véritablement passé, calmit Arjavh. Depuis le début. -Je ne pense pas qu'il n'y ait quoi que ce soit à conter ; Fëanor n'est qu'un sale type, rien d'autre. -Aies au moins l'audace de me parler en face, au lieu de te cacher. -Eh bien, je t'écoute, le salopard. -Je préférerais que tu n'emploies pas ce mot-là. Voilà tout. Te remémores-tu la fois où tu es venu à Fëalarte avec Morgoth et les Otherlanders? -Ca, pour m'en rappeler... -Il semblerait que ta fille, Necia, se soit éprise de Fëanor à ce moment-là, suivit Arjavh. C'est elle qui a commencé à s'enamourer de lui. -Je n'avais pas conscience de ce qu'elle ressentait envers moi au début. La fois suivante, lorsque l'on s'est croisés à Erkshator, je lui ai confié Eisfunke, car elle n'avait pas de sabre et que je sentais la guerre approcher. -Toi, tu envoies des femmes au combat? -Toutes les jeunes filles en Araman apprennent à manipuler les armes bien tôt, c'est également le cas pour la Plaine. Et ta fille est excellente au maniement des armes blanches. Bien, et c'est ainsi que l'on a combattu ensemble lors de la guerre du Cercle. -Par la suite, j'ai fait quérir Fëanor afin qu'il aille tout avouer à Necia à propos de ses origines. -Et, lorsqu'elle est entrée à l'Institut d'Arjëate, elle était constamment suivie par Arjavh, qui a eu vent de ses véritables sentiments envers moi, et qui m'a tout dit. C'est ainsi que je lui ai fait expédier un dragon blanc, une race qui vit exclusivement en Araman. -Le coup du dragon, c'était toi? -Exact. -Et son copain, à Arjëate? -Un leurre d'Arjavh. -Alors, lorsqu'elle prétendait rendre visite à Morgoth ou aller à Arjëate... -Elle était avec moi, à Fëalarte. Elle m'a avoué ses sentiments. Et je n'ai pas dénié car moi aussi, je commençais à l'aimer vraiment. Par la suite, lors d'une réunion avec les Sages, j'ai eu un petit différend avec Alanna. Un jour, elle est venue à moi et a feint de l'attrait afin de me charmer. Nonobstant ce n'était là que ruse et duplicité. -Elle le manipulait. Elle s'arrangeât pour que toi et Necia les vîtes. -Comment en aurais-je la preuve? -Par ça! clama une voix. -Rivéda, je t'avais dit de m'attendre à Arjëate. -Heureusement que je me suis trompé! Je ne suis pas encore bien doué pour la téléportation... -Que veux-tu à mon ministre de la Science? requit Fëanor. -Son procès, ainsi que celui d'Adsartha, auront lieu à Arjëate. -Attends une minute... Le procès, je veux bien. Mais pourquoi à Arjëate? J'exige de faire juger mon propre vice-autocrate à Fëalarte, comme il se doit! -Elric m'a fait le même discours. Non, je veux qu'elle soit jugée en Eldar, puisque c'est de là qu'elle provient. -La loi stipule que toute personne coupable d'un délit doit comparaître devant le tribunal de la ville où elle réside. -Et la loi stipule également que, pour les délits graves d'envergure mondiale, comme le rituel prohibé, les intéressés doivent être jugés à Arjëate. Neverland comprenait des titres de capitale mondiale : justice, paix, science, culture, militaire, philosophie, artisanat. Arjëate était la capitale mondiale de la Justice, Eltagon de la Culture, Lyptynë de la Paix, Fëalarte de la Science et de la Philosophie, Silverate de la puissance Militaire, et Valirate de l'Artisanat. -Bien, très bien... -Erekse, j'ai une preuve que le seigneur Fëanor n'est pas responsable de sa duplicité envers Necia. Et Rivéda sortit une fiole contenant un liquide cristallin, tout en expliquant : -Alanna s'introduisait chez Fëanor et en glissait dans son verre. C'est un philtre d'Oubli, dont la plupart des gens se servent comme d'une drogue. -Alors ainsi tout est vrai? -C'est vrai, Erekosë. J'aime beaucoup Necia ; je ne l'aurai jamais trompée. -Eh bien, si c'est ainsi... Mais t'es quand même qu'un sale type!! -Thorin, tu peux entrer, clama Fëanor. Le père d'Erekse et d'Arjavh entra, et l'Autocrate suivit : -Si tu voulais vraiment écouter notre conversation, suffisait de le dire! -Que vas-tu faire, présentement? -Marjane m'a -très- longuement parlé d'un certain Hansi Kürsch. Elle m'a montré plus ou moins à quoi il ressemblait. Je pars en Otherland. -Tu sauras t'y retrouver? -Il habite dans un état qui se nomme "Allemagne" ; je me fierai à mes visions. En revanche, nous ne pourrons pas communiquer ; car, bien qu'il existe un lien concret entre les deux mondes, les ondes ne passent pas par le Cercle. -Fortune sur toi, Fëanor, consentit Erekse, repris par Arjavh et Thorin. -Arjavh, tu peux signaler mon départ aux Otherlanders? Je ne serai pas long. -Très bien. Arjavh et Fëanor se dissipèrent, et Erekse reprit le carnet entre ses mains. -M'enfin, vas-tu te décider à ouvrir ce fichu bouquin? l'admonesta Thorin. -Je ne sais pas... A vrai dire, j'ai peur de ce que je vais y trouver. -Peur de quoi? -De la véracité qu'aura formulé Fëanor. C'est la sienne, la véracité. Si j'ai falsifié l'Histoire... Père, je suis corrompu!! -Voyons, ça sert à rien de chialer. T'avais qu'à pas aller y traîner, aussi! Thorin laissa Erekse à ses pensées et quitta la pièce.
Rivéda avait suivi Fëanor, comme toujours depuis la fin de la guerre de 4627. -Seigneur Fëanor, qu'avez-vous donc en tête? Vous comptez partir trouver un Otherlander que vous ne connaissez même pas, et vous allez le ramener ici? -C'est cela. Marjane m'a passé ceci, pour que je le reconnaisse. Fëanor sortit de la sacoche qu'il accrochait toujours à sa ceinture un carré noir, avec deux fils terminés par une extrémité en boule. -C'est quoi? -Elle m'a dit que ça se nommait... Attends, c'est écrit derrière. iPod. -Et ça sert à quoi? -Elle m'a dit qu'il y avait des chansons d'Hansi Kürsch à l'intérieur, et elle m'a parlé de vidéos. C'est fou ce qu'ils peuvent inventer, en Otherland! Maintenant, ils mettent la musique dans des petites boîtiers! Ils ne se contentent pas des bardes qui vont de ville en ville, à ce que je vois. Fëanor démêla les écouteurs, et siffla : -Elle m'a dit de mettre ça dans mes oreilles pour écouter. C'est vraiment bizarre... Fëanor et Rivéda prirent chacun un écouteur, le mirent dans l'oreille, et l'Autocrate s'énerva : -M'enfin, comment ça marche? Il appuya dans tous les sens, et l'écran finit par s'allumer. -Aaah! C'est vraiment étrange... Elle aurait pu au moins m'expliquer comment ça fonctionne!! -Regardez, là il y a marqué musique. Fëanor appuya de nouveau au centre, et s'émerveilla : -Regarde, Rivéda! L'image a changé! Il passa son doigt sur l'objet, et mit peu de temps à en comprendre son fonctionnement. Il cliqua à tout hasard sur la chanson que lui avait conseillé Marjane, The Soulforged, et sursauta. -Mince, c'est fort!! -Ca fait mal aux oreilles... Ne sachant pas comment couper l'appareil, il le rangea en vrac dans sa sacoche, et parvint du côté d'Otherland. -D'après ce que je sais, nous sommes dans un état appelé Australie. Tiens, voilà un passant. Excusez-moi, monsieur, j'aurais besoin d'un renseignement. -De quoi s'agit-il? -Je souhaiterais me rendre dans un état appelé Allemagne. -Ah! C'est un pays de l'Europe. -L'eu quoi? -L'Europe! Tenez, suivez-moi. Le passant les mena dans ce que les deux Neverlanders supposèrent être une Cité-Librairie. Il prit un livre et leur montra un planisphère. -Là, nous sommes en Australie. C'est cette île. L'Europe est là, et ici, c'est l'Allemagne. -Très bien, savez-vous si un navire part bientôt? -Un navire? Euh, je ne sais pas... Il n'y a pas beaucoup de ferry qui partent pour l'Europe. Mais vous pouvez prendre l'avion... -Euh... -Je pense que pour... c'est un aller simple? -Bon, va pour l'aller simple. -Ca vous fera environ neuf cents dollars australiens. -C'est une monnaie? -En effet, c'est la monnaie officielle ici. Vous êtes étranger? -C'est cela. Où pouvons-nous nous procurer des dollars australiens? -Je pense, à la banque. -Très bien, très bien... Qu'est-ce qu'une banque? Est-ce comme la Bourse, là où nous effectuons tout ce qui a trait à l'économie? -Pas exactement. Venez, je vais vous montrer. -C'est très aimable à vous... Le passant les mena à la banque, où un homme âgé d'une cinquantaine d'années leur demanda : -Bien, quelle est la devise que vous souhaitez que je convertisse en dollars? -Tenez, c'est l'unique monnaie de chez nous. Fëanor envoya un crystal sur le comptoir. L'homme le prit, stupéfait, et s'enquit : -D'où venez-vous? Je ne connais pas un pays qui ait ce genre de devise... -Je suis originaire d'un village Aramanéen nommé Lyptynë, et mon ami ici présent est de Drilëa. Nous vivons tous deux à Fëalarte. Ce coup-ci, ce fut le passant et le banquier qui ouvrirent de grands yeux ébaubis. -Mais enfin, de quoi parlez-vous? -Nous venons d'un autre monde, nommé Neverland. -Vous êtes des aliens? -Non, nous sommes humains. -Bien, bien... Cette gemme a une valeur inestimable! -Ce n'est pas une gemme, c'est un crystal. Les gemmes sont la division des crystals. Pourriez-vous me céder mille huit cent dollars australiens en échange d'une bourse de crystals? Fëanor envoya la bourse sur le comptoir. Le banquier la soupesa, et siffla : -Affaire conclue, d'après ce que je pourrai en tirer... L'homme au comptoir céda les billets à l'Autocrate, qui les scruta attentivement. -C'est ça, des dollars? -En effet, fit le passant. -Incroyable... -Si vous voulez, je peux vous payer l'aller simple pour Berlin, suivez-moi. Il les mena à l'aéroport, paya leurs deux tickets et leur recommanda : -Votre avion part dans dix minutes, vous feriez mieux de monter à bord. Je ne peux pas vous accompagner. Bonne chance! -Fortune sur vous, Monsieur, fit Fëanor. Ils se dirigèrent vers le corridor, et virent des gens monter à bord d'engins gigantesque, rappelant des oiseaux de métal. -Mais de la taille d'un dragon, soupira Rivéda. Ils décidèrent de faire comme eux, et montèrent à bord de l'engin. -Vous pensez qu'on le retrouvera, Seigneur Fëanor? Je ne suis pas à mon aise dans ce monde. -Et toi, tu penses que j'arriverai à le convaincre? -J'espère pour vous... | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:20 | |
| Chapitre 35 (Un semblant d'indo-européen)
Arjavh avait regagné Fëalarte, et se fit stopper par Terhali dans la rue. -Et Fëanor? Il n'est pas avec toi? -Parti en Otherland. Laisse-moi rire! D'après la description qu'en font Marjane, Siavash et Akira, ce monde-là me semble bien complexe... Que veux-tu? -J'ai là un jeune homme du nom de Fylanë qui prétend connaître Fëanor. Rivéda me l'a confié précipitamment avant de partir en trombe pour Erkshator. Mais il sait à peine se téléporter! -Je sais, je sais... Eh bien, tu n'as qu'à attendre que Fëanor revienne. Il n'a pas que ça à faire, non plus! -Je suis bien placé pour le savoir, merci. Et je fais quoi du môme? -Tu le gardes et tu attends que Fëanor revienne. -Bonjour la corvée! Je ne suis pas là pour faire du baby-sitting, je suis le Sage des Armées, et moi aussi j'ai du travail. -Eh bien prends-le avec toi au travail, que veux-tu que je te dise? Moi j'ai les autres à aller voir. Sur ce, Arjavh partit vers le manoir où résidait l'Autocrate, ouvrit les portes et rejoignit les Otherlanders et l'inconnu au salon. Le deuxième voyageur se téléporta et siffla : -Où est Fëanor? -Parti en Otherland. Si vous permettez, j'aimerais vous en dire plus sur ces invocations. Marjane, peux-tu sortir les bouts de papier sur lesquelles elles sont inscrites? La jeune femme s'exécuta, et Arjavh suivit : -Vous ne remarquez rien? -Rien de spécial, non. -Marjane, tu n'as pas de refrain en tête? ironisa Siavash. -On dirait une langue faite à base d'autres langues. Comme... L'inconnu les lut à voix haute, et conclut : -Comme si c'était de l'indo-européen. -Je t'en prie, explique-toi. -L'indo-européen est la langue mère de nombreuses langues, divisée en plusieurs familles : langues romanes, germaniques, slaves, grec, indo-iraniennes. J'ai remarqué une chose, en écoutant une musique de Marjane, qui rassemblait les mêmes versions d'une chanson en plusieurs langues. Toutes les versions étaient superposées, à l'exception de la version italienne. -Tu veux parler de Harvest Of The World? -Si tu le dis. Bref, en n'essayant pas de séparer les langues, en faisant comme si la chanson n'était chantée qu'en une seule langue, on a l'impression de retrouver la langue mère, l'indo-européen. De même, en lisant ces inscriptions, on a l'impression que c'est de l'indo-européen. L'indo-européen de Neverland. Nous retrouvons des éléments de grec, de latin, mais aussi et surtout de sanscrit. -Alors tu pourrais nous traduire tout ça? -Secern argejas measa dipas... Secern signifie secret, n'est-ce pas? Et dipas, c'est le jour. -Measa, sombre, noir. Argejas, lumière. Je peux vous traduire ces invocations. La première signifie "que notre secret nous éclaire en ces jours sombres". La deuxième signifie "les anciens serments celés au coeur du sablier seront protection de ce monde". -Et à quoi servent ces incantations? -A révéler le chemin au travers du Sablier. Nous n'allons plus tarder. Mais avant, Fëanor vous réserve une petite surprise... -Une surprise de quel genre? Tous nous occire au Pralaya? hâbla l'inconnu. -Il se dit que l'interprétation d'un Otherlander de ce Serment serait très intéressante, et il est allé le quérir. Après tout, c'est grâce à ses textes que vous en êtes aussi loin. Et à présent, je souhaiterais m'entretenir avec ton ami voyageur, s'adressa Arjavh à l'inconnu. L'autre voyageur le suivit hors de la pièce, et l'autocrate siffla : -Tu ne leur as toujours pas dit? Pour toi? Et pour l'autre? M'étonne bien que vous soyez restés ensemble tout ce temps sans vous entre-tuer. -Pas encore! L'autre a dit qu'il attendrait le moment propice. Après Sraima Tejos, probablement. -Ne traînez pas trop. Sinon il sera trop tard.
Terhali était confortablement allongé dans son fauteuil, les pieds sur le bureau. Il jeta un coup d'oeil à Fylanë et requit : -Et tu lui veux quoi, au sieur Fanfaron? -Je voudrais qu'il m'apprenne à me battre. -Ah, c'est tout? se rit le Sage. Je suis ministre(1) des Armées, je peux t'apprendre tout ce que tu veux! -Vous avez déjà été sur un champ de bataille? -Moi? Oui, bien sûr! Pour assister Rivéda, aux arrières. Les armées, c'est Fëanor qui s'en charge. Moi, je ne fais que les statistiques et les spéculations. Je ne donne pas de directives. Et la plupart du temps, lorsque les bataillons ennemis sont peu nombreux, Fëanor se fait une joie de les massacrer avec sa Malédiction. Aux autres, en revanche, il leur réserve le Pralaya. Ca dépend. Mais il alterne force physique et puissance magique ; on ne peut donc déterminer comment il agira dépendant de l'adversaire. Si c'est une armée telle que celle que Valinor dirigeait autrefois, il prendra des précautions. Si, en revanche, c'est le bataillon au Morgoth, là il n'hésitera pas à les attaquer. Tiens, d'ailleurs, je crois bien qu'il ne va pas tarder. Des éclats de voix résonnèrent. Des bruits de pas se firent entendre, suivi d'invectives. La porte du bureau s'ouvrit à la volée, laissant entrevoir la silhouette de l'Autocrate. -Bien! J'espère que c'est urgent, j'ai pas que ça à foutre! hurla Fëanor. Tiens, encore en train de glander? -Non, Seigneur Fëanor ; je travaille! Ce jeune homme souhaitait vous voir. Mais je lui ai dit que vous seriez occupé... -Quel est ton nom, petit? -Fylanë, je viens de Drilëa. -Eh, mais je te reconnais! C'est toi, le gamin qui ne savait pas se battre et qui faisait toujours tomber son épée!! L'Autocrate se rit et suivit d'un ton plus solennel : -Et que me veux-tu? -Je souhaiterais que vous m'appreniez à combattre. Fëanor rit encore plus fort et siffla : -Il est marrant... Eh bien, il est vrai que tu as beaucoup de progrès à faire. Ecoute, je suis pas mal pris en ce moment, mais je viendrai te voir dès que j'en aurai fini. Tu n'as qu'à aller à l'Institut, et dis au recteur de te céder une chambre sur le campus. Dis-lui que tu viens en mon nom. -Merci à vous, Seigneur Fëanor. Fylanë s'inclina et sortit. Fëanor enjoignit : -Terhali, tu seras gentil de réunir les Sages dans deux jours. Je ne serai pas disponible avant. J'ai autre chose à faire. J'ai ramené un Otherlander qui, de mon avis, se révélerait d'une grande aide. Je compte sur toi.
Fëanor ressortit en trombe et retourna à son manoir, là où il avait laissé les Otherlanders, les voyageurs et Arjavh. -Bien, alors encore que le séjour en Otherland fut des plus difficiles, j'ai réussi à obtenir ce que je souhaitais. Je veux la meilleure interprétation du Serment possible, et ainsi je juge important de comparer le Serment à "sol forge". -Non, The Soulforged, corrigea Marjane. -Bien, bien. Quoi qu'il en soit, qui d'autre que son compositeur en personne pouvait nous faire une meilleure interprétation? -Vous voulez dire que... si vous êtes allés en Otherland, c'était pour... -Je lui ai expliqué concisément que ce n'était que pour quelques jours, qu'il n'avait à s'inquiéter de rien et que c'était sans danger. -Sans danger? Nous allons à Sraima Tejos, Fëanor. -Je sais... Mais il se trouve que, n'ayant tout d'abord pas cru en mes dires, il a fini par concéder et me suivre, pour avoir la confirmation de ce que je lui racontais. Je vous présente donc, pour ceux qui ne le connaissent pas, euh c'est comment, déjà? -Hansi Kürsch, Fëanor. -Ah, oui! Bon, en revanche... -Il ne parle pas le persan, on sait. -Je pense le connaître suffisamment, fit Siavash. Manquait plus que ça... Fëanor reprit, s'adressant à tous en anglais au lieu d'utiliser le persan comme d'usage : -Hansi, je vous présente Marjane, Siavash et Akira, qui viennent également d'Otherland. Ces deux hommes en marron sont des voyageurs qui les aident dans leur quête. Et lui, c'est Arjavh, l'Autocrate des Red fields of none. -Enchantée de vous connaître, fit Marjane. Je me nomme Marjane Khastani, et je suis une de vos plus grandes fans. J'admire énormément ce que vous composez. -Je me nomme Akira Murasaki, et je suis étudiant en informatique. Mais je n'ai rien contre le power metal... -Marjane m'a si souvent parlé de vous! Je suis son frère, Siavash Khastani. -Enchanté de vous connaître, fit Hansi. Je ne sais pas trop quoi... C'est tellement étrange! On se croirait dans un autre monde! Voilà qu'un homme que je n'ai jamais rencontré auparavant vient à moi, et m'apprend qu'il est originaire d'un monde parallèle et qu'il souhaiterait quérir mon aide pour accomplir un Serment. Vraiment... Je ne pensais pas qu'un tel univers soit si concret! -Et pourtant ça l'est. Bienvenue en Neverland! l'accueillit Arjavh. Tu apprendras à vite te familiariser avec notre monde, mais nous ne te retiendrons pas. Nous avons besoin de ton aide pour interpréter le Serment... -Mais j'ai déjà tout interprété! lança l'inconnu. -Et The Soulforged aussi? Bref, et ensuite nous te reconduirons en Otherland. A moins, bien sûr, que tu ne préfères continuer une partie du chemin avec nous. C'est à toi de voir. Si tu veux partir, nous ne te retiendrons pas. -Il est vrai qu'être subitement arraché à sa routine quotidienne... Mais je ne suis pas contre découvrir de nouvelles cultures. Qu'est donc Sraima Tejos? -C'est une ville souterraine, celle où tous les morts passibles d'être ressuscités résident. -Une ville de morts? Vous êtes sûr? -Affirmatif. -Je vous suis. Je veux voir ça de mes propres yeux. C'est vraiment étrange, et je ne sais pas si je dois vous croire ou pas. -Tu en auras la preuve. En attendant... Si tu veux aller te promener, découvrir Fëalarte, si tu veux des renseignements il y a la Cité-Librairie sur le campus. -En attendant? Ne devions-nous pas nous presser? -Du calme!! Il vous reste quatre périodes, soit quarante jours. De plus, nous sommes en Neverland, là où le temps passe bien plus lentement qu'en Otherland. Il est onze heures treize, on a le temps! -Etant donné que je suis étranger à ce monde, l'un d'entre vous souhaiterait-il venir avec moi? Je compte rechercher une bibliothèque pour en savoir plus sur Neverland. -Je me dévoue!! se récria Marjane. Et vous deux, vous restez là? -Je viens avec toi, fit Siavash. Akira? -Je vais rester avec Fëanor. -Ah, non! J'ai autre chose à gérer. -Très bien, comme tu voudras. -- 1 -> Les représentants de l'autocrate en Araman sont appelés les Sages, mais le terme de ministre est la norme internationale, et c'est ainsi qu'ils se désignent la plupart du temps. | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:20 | |
| Chapitre 36 (La Cité des Ames Perdues)
Marjane et Siavash menèrent Hansi vers la Cité-Librairie, partirent au rayon "sciences humaines" et revinrent avec une carte de Neverland. Marjane expliqua : -Nous sommes actuellement en Araman, à Fëalarte. C'est l'un des trois continents de ce monde, plus connu sous le nom de Glaces. Le continent tout à l'ouest, là, c'est le désert. Il est composé de deux régions : les Red fields of none, qui ont pour capitale Erkshator ; et l'Eldar, qui a pour capitale Eldigon, c'est une magnifique ville de crystal! Ensuite, le plus gros continent, au sud d'Araman, c'est la Plaine. Il est composé de trois Etats : Avalon, dont la capitale est Morghetohr ; et Tanelibon, divisé en deux, Tanelorn avec Eltagon pour capitale, et Melnibon avec sa capitale Elirate. Ensuite, au nord de la Plaine, nous trouvons deux provinces : Thebân, état religieux qui clame son indépendance ; et Wastelands, spécialisé dans l'élevage de dragons. Ensuite, viennent les mers. Entre l'Araman et la Plaine se trouve la Daryab. Au nord et à l'est de l'Araman, c'est l'Arâyab. A l'ouest de l'Eldar, c'est l'Eldyab. Enfin, celle qui borde Tanelorn se nomme Tanelab. Dans la Plaine, coulent deux rivières : l'Elvenab en Avalon, et le Melnyab en Melnibon, qui se jette en deux branches, l'une qui coule en Thebân et l'autre qui fait un delta dans les Wastelands. Après, il existe plusieurs chaînes de montagnes : les Wergessengebirge, qui bordent le territoire Erfonien oriental ; les Schwurgebirge, qui s'étendent au travers de toute la Plaine ; les Eisengebirge, au sud-est d'Araman ; et un glacier, le Fëanagletscher, au nord du lac de lave. -En sais-tu sur les gouvernements? requit Hansi. -Les Red fields of none, l'Eldar et Araman sont des autocraties ; libres pour les territoires Erfonien et Aramanéen, et despotique pour l'Eldar. Avalon est une monarchie, et Tanelibon est dirigée par un représentant du Roi. Aux Red fields of none, Arjavh est l'Autocrate. C'est un perfectionniste, qui est très pointilleux. Il dirige le Conseil, et les Consuls sont en quelque sorte ses ministres. En Araman, c'est Fëanor l'Autocrate. Il est très doué au combat, mais il est aussi trop fier. Ses ministres sont représentés par les Sages. Personnellement, je connais Rivéda, qui est ministre de la Science et qui fait vice-autocrate. Le Roi de la Plaine, c'est Morgoth, mais avant d'accéder au pouvoir, on le nommait Sammy. C'est le plus jeune roi qu'on ait jamais connu! Il dirige une Assemblée des Ministres, et Ilian est le gouverneur le représentant en Tanelibon. En Eldar, c'est Elric, ancien roi de la Plaine banni, qui gouverne. Lui, c'est un despote. En Thebân et Wastelands, je ne sais pas. -Et sur la vie pratique? Par exemple, sur les monnaies, les religions, les langues? -L'unique monnaie est le crystal, divisé en gemmes. Cent gemmes pour un crystal. La religion unique est l'ancienne religion Perse. Quant aux langues, il en existe trois : la langue officielle, le persan. L'anglais est une langue d'usage, surtout destinée en Otherland, que peu d'habitants en Neverland peuvent parler. La troisième, c'est le Blindaugen, c'est une langue ancienne que seuls Fëanor et Arjavh parlent. -Ce monde-là a l'air bien simple... -L'électricité et toute la haute technologie n'existent pas. J'ai vu, en Tanelorn, des prototypes d'ordinateurs. Ils fonctionnent à l'hydroélectricité. Ils sont composés d'un écran de pierre noire, sur lequel se reflètent des lettres. On peut entrer du texte et le sauvegarder, ainsi que faire des calculs. C'est vraiment très simple. Il n'y a pas d'environnement graphique. Quant aux transports, les gens préfèrent aller à pied, en bateau, ou sur le dos d'un dragon. Mais aux Red fields of none, Arjavh a fait construire un tramway, fonctionnant à l'énergie thermique, reliant Erkshator à Arjëate au camp militaire Eldarien. C'est vraiment pratique! Vois-tu? Ici, ils utilisent des énergies renouvelables, ils ne s'embêtent ni d'énergies fossiles, ni d'énergie nucléaire, ni d'électricité. Et on vit plutôt bien! -A présent, peux-tu m'expliquer ce que je viens faire dans toute cette histoire? Je ne suis pas contre découvrir de nouvelles cultures, mais je n'ai jamais demandé à venir ici. -Tu parles comme Morgoth... Je ne sais pas pourquoi Fëanor t'a fait quérir, je lui ai parlé de toi et il est parti. Je pense que ça a un lien avec le Serment. -C'est quoi, cette histoire de Serment? -C'est une sorte de sceau qui consiste en briser le lien entre Otherland et Neverland, le Cercle, et à créer une protection autour de Neverland. Mais Otherland est vouée à disparaître. -Disparaître? Que voulez-vous dire? Que notre monde va être... détruit? -Arjavh a décrété qu'il sauverait tous les Otherlanders qui sont prêts à renoncer à leur technologie moderne. -Et je ne sais pas comment Marjane tiendra sans iPod ni PDA, ironisa Siavash. -Je chanterai pour elle, rétorqua Hansi. Ce monde est décidément bien étrange. Comment font-ils lorsqu'ils veulent écouter de la musique? -A vrai dire, j'ai ouï à propos de bardes et de ménestrels. -Comme au Moyen-Age. Eh bien, retournons chez le dénommé Fëanor. Je pense en savoir suffisamment sur ce monde afin de continuer.
Ils retournèrent tous trois en la demeure de l'Autocrate, qui les attendait avec impatience, entouré d'Arjavh, d'Akira et des deux voyageurs. -Vous êtes tous là? Bien, très bien... Si vous voulez me suivre... Fëanor les mena à la tour, les fit descendre dans sa forge et désigna la paroi du fond. -C'est là, l'entrée vers Sraima Tejos. -Ca? Un pan de mur? nota l'inconnu. -Oui, un pan de mur. Fëanor passa la main le long du mur et incanta : -Secern argejas measa dipas. Le mur s'effaça pour laisser entrevoir un escalier étroit semblant s'enfoncer au tréfonds de la surface de Neverland. -Tejos argejas, siffla Fëanor, et une lumière éblouissante jaillit de ses mains. -Incroyable... Je ne pensais pas que de tels phénomènes pouvaient se produire! s'exclama Hansi. Ce monde-là est une vraie source d'inspiration, pour moi. Si je m'immergeais davantage dans leur culture, je pense bien pouvoir écrire un album aussi grandiose que Nightfall In The Middle-Earth! -Vous marchez à présent dans les corridors des catacombes de Neverland. Vous pourrez dénoter des fresques le long du couloir dans lequel nous sommes. Elles ont été réalisées en s'inspirant des évènements de 1966 à Lyptynë, et c'est le couloir menant à la Cité des Ombres, ou des Ames Perdues, ça dépend, bref, Sraima Tejos. Repérer ces fresques-là est un excellent moyen de ne pas s'égarer, commenta Fëanor comme s'il était un guide faisant visiter Fëalarte à des touristes. -Dans peu de temps vous distinguerez une ville semblable à toutes les autres. Hansi, tu n'as pas été prévenu des règles de sécurité, alors je vais les réitérer : ne te fie pas aux apparences, même si ce ne sont que des âmes on peut les toucher, mais c'est trompeur. Ne les regarde pas, ne leur parle pas, et reste toujours avec moi et Fëanor, renchérit Arjavh du même ton badin. Ils continuèrent de marcher le long du corridor quelques minutes, avant d'apercevoir les premières demeures de la ville. -C'est ça, Sraima Tejos? Je pensais à un endroit bien plus pittoresque! Fëanor releva la manche de sa broigne, et Arjavh ôta sa cape. Ils montrèrent le signe de la ville en évidence, en guise de reconnaissance. Un grand homme, aux yeux cramoisis, vint à eux. -Tu nous emmènes des étrangers, Fëanor? -Ce sont ceux qui vont accomplir le Serment. -Une minute, l'interrompit Hansi. J'ai dit : je te suivrai à Sraima Tejos. Je n'ai pas dit : je poursuivrai. -Bref, les autres c'est sûr. -Alors c'est eux... -Vous êtes... commença Marjane, mais Fëanor l'interrompit d'un geste. -Ne leur adresse pas la parole. Oui, c'est lui, Ypsifëara, l'Autocrate aux yeux cramoisis. Père, comment est Valinor? -Lui est bien, mais toi en revanche... Nous t'avons entendu l'implorer. Fëanor reprit un air cynique et grinça : -Dis-moi, cramoisieux, est-ce vrai que ma mère ne s'est pas suicidée? -Comment... Comment l'as-tu appris? -Par Necia et Arjavh. Alors? -En effet. Je me suis replié à Lyptynë le 8/1/8/1966. Je lui ai dit de te prendre et de s'enfuir vers la Plaine. Mais, une fois arrivée au bateau qui devait normalement prendre les réfugiés, un soldat l'a occise. Et Valinor t'a pris avec lui. -Et je peux savoir pourquoi tu m'as celé tout ça, sire cramoisieux? -Premièrement, je jugeais préférable que tu ne saches rien, que tu aies quelqu'un à blâmer t'aiderait à évoluer. Deuxièmement, si tu pouvais éviter le terme de cramoisieux... -Pourquoi a-t-il les yeux cramoisis? siffla l'inconnu. -Touched by the crimson king, touched by the saviour... -La ferme, Marjane, tu me fais chier!! suivit Siavash sur le même air. C'est tout ce que ça t'évoque? -Une minute! alerta Akira. Tout ce que tu nous sors comme citations, on ne va pas être obligés de tout traduire? -Mais bien sûr que non, c'est juste pour vous aider à mieux comprendre comment les choses se passent... apaisa Arjavh. -Et maintenant, que comptez-vous faire? -Je t'ai posé une question, la première fois que nous nous sommes rencontrés. Pourquoi as-tu les yeux cramoisis? -Tu me promets que tu cesseras de m'appeler cramoisieux si je te le révèle? -Promis, juré, cra... -Si tu craches par terre, Fëanor, tu seras occis incontinent!! Bien, la raison pour laquelle j'ai les yeux cramoisis... Ce n'est que la marque de notre dynastie. Seul un descendant de notre lignée a les yeux rubiconds. -Mais pas moi, nota Fëanor. -Toi aussi, de temps en temps, cette lueur apparaît. Tu verras, avec l'âge, tu finiras comme moi. -Comme toi, dans le sens... Ah ben merci, tu me rassures beaucoup!! -Et vous comptez faire quoi, à présent? -Aller devant le Sablier. -Fëanor! le rappela Ypsifëara. Juste une chose... Montre-moi ton Pralaya, histoire de voir si tu es à la hauteur de mon sang. Je ne t'ai jamais vu l'exécuter! -Parfait, si tu y tiens... | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:20 | |
| Chapitre 37 (Le Pralaya)
Fëanor fit s'entrechoquer Stormbringer et Geisteslied, et hurla : -PRALAYA!! Ils se firent tous entraîner dans le Vacuum. Un univers turquoise foncé se dessina autour d'eux. Des traînées sombres vinrent à eux. -Alors, Ypsifëara, satisfait? -Incroyable... Tu maîtrises déjà le Pralaya! -Pour qui me prends-tu? Et vous, comprenez-vous ce qu'est le Pralaya? Cela vous servira sûrement dans votre quête. -C'est le... le vacuum... hésita Siavash. -Bien... Personne n'a de vision plus précise? -By the ancient spirits' rites, the old ghosts proclaim their rights. Still they're lost in time... chanta Marjane. -Je réclame une traduction, je ne parle pas très bien l'anglais... nota Siavash. -De par les anciens rites spirituels, les fantômes antiques clament leurs droits. Ils se perdent encore dans le temps, traduisit Akira. -Voilà une description bien plus précise, congratula Fëanor. -Si elle me dit que c'est grâce à Hansi Kürsch qu'on en est là, je la tue, fit Siavash. -C'est grâce à Hansi Kürsch qu'on en est là, après tout! lança Arjavh. -Merci d'exprimer les pensées de Marjane à sa place, seigneur vétilleux. Cela nous épargnera un meurtre. Tout éclatèrent de rire, et il ne fallut qu'une parole d'Ypsifëara pour les rappeler à l'ordre. -Le Vacuum, c'est le Vide. Le Vide, c'est le Néant. Le Néant, c'est l'Oubli. Le Vacuum, c'est le Pralaya. Le Vide, c'est le Shunya. Le Néant, c'est le Schwurkluft. Et l'Oubli, c'est la conséquence néfaste du Néant. Au moins, tu le sauras. Le Vacuum est à l'Esprit de Feu ce que le Vide est à l'Esprit de Glace. Ceci est un principe fondamental de notre dynastie. Et maintenant, un peu de sérieux. Ypsifëara dissipa le Pralaya, et enjoignit à Arjavh : -Tu vas invoquer le Shunya en même temps que Fëanor invoquera le Pralaya. Un, deux, trois... vous pouvez y aller! -Pralaya! clama l'Autocrate Aramanéen. -Shunya! incanta son homologue Erfonien. Les deux invocations frissonnèrent, puis vacillèrent, et se fondirent en un trou noir béant. -C'est ça, le Schwurkluft, le néant. C'est comme ça que l'on rompt le Pralaya. Fëanor, tu vas en avoir besoin à l'avenir. -Que veux-tu dire? -C'est comme ça que je me suis fait avoir par Beren et Noldor. Je suis au courant pour le cercle fëanorien, qu'est-ce que tu crois? Ypsifëara dissipa le Néant, et ils revinrent à Sraima Tejos. -Je ne vais pas discourir, nonobstant tu sais ce qu'il te reste à faire. Si tu ne parviens pas à vaincre l'insane et le vicieux de service, alors on se reverra ici, mais pour l'éternité... Va, Fëanor ; et mène-les au Serment! Fëanor ne se fit pas prier. Il fit signe au groupe de partir, et ils marchèrent jusqu'à n'en plus voir la cité. A un carrefour, ils s'assirent, et l'un des voyageurs commenta : -Ils m'ont pas reconnu! Bien, je pense que c'est le bon moment pour vous révéler mon identité. L'autre, attendra un autre moment. Le voyageur accompagnant l'inconnu rabattit le capuchon de sa cape en arrière, laissant entrevoir un visage familier. -Hawkmoon?? C'était vous? -C'était moi, avec l'autre. C'était moi, à l'appartement d'Ispahan. C'était moi, qui ai laissé les Serments en Neverland. C'était moi. -Je ne peux pas le croire... Et l'autre, c'est qui? -Je vous le dirai en temps voulu, siffla l'inconnu. Pas encore. Pas encore... -Alors? requit Fëanor. Vos impressions sur Sraima Tejos? -Je m'imaginais des âmes errant dans des cabanes délabrées, mais en tout cas quelque chose de bien plus effrayant que ce que j'y ai vu, reconnut Hansi. Et pourtant, j'ai une grande imagination. -Ce n'est en effet pas du tout comme Eldigon! avoua Marjane. -C'est ça, ton paternel? hâbla Siavash. Fëanor ne répondit pas, se leva et enjoignit aux autres d'en faire autant, avant d'expliquer : -Notre prochaine étape, se situe au bout de ce couloir. Il s'agit du Sablier. Vous verrez... Je pense qu'il vous reste à présent trois périodes et neuf jours. Cela est parfait! Sur ce, il rangea ses cimeterres, et se remit en route. Les autres le suivirent, longeant le couloir sombre qui semblait n'en plus finir. Une lumière émanait du bout du corridor. Mais une lumière bien trompeuse... -Eh bien voilà, nous y sommes! Derrière se cache le Sablier, les vieux serments, et tout le reste. Ypsifëara aurait laissé quelque chose. Lui aussi connaît les invocations. Je suis curieux de voir ce qu'il y a été trafiquer... | |
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:21 | |
| Chapitre 38 (Le Vide)
Ils se situaient présentement au bout du couloir, en face d'une immense paroi se dressant au milieu de la pièce. -C'est Arjavh qui a fait ça. Regardez : le sol est en pierre noire. Ils se dirigèrent tous en face du mur, recouvert d'antiques inscriptions, la plupart en Blindaugen. Fëanor suivit : -Lorsqu'on incante afin de révéler le passage, le sol tremble, et descend brusquement, à une grande vitesse! Et l'on tombe par terre. -Euh... mon adorable fanfaron, Fëanor, si je puis me permettre... Arjavh hésita, puis siffla : -Ce n'est pas un sol en pierre noire. -Ah bon? Mais je croyais... -Il n'y a rien. -Alors sur quoi marchons-nous? -C'est un semblant de réel. -C'est un sol peint en noir, c'est ça? -Non... A vrai dire... C'est une plate-forme translucide. -Alors d'où vient cette couleur sombre? -C'est... C'est le Vide... A ces mots, Fëanor et Hansi reculèrent vers le couloir, et l'Autocrate cracha : -Et toutes les fois où je suis venu ici!! Alors ce tremblement, c'était quoi? -La plate-forme qui cède. On tombe dans le Vide... Et l'on accède à la salle. Allez, ne faites pas les idiots, tous les deux. Venez! -Je... je ne peux pas... -Allez, parfois faut savoir se maîtriser! -Ce n'est pas... dangereux? -Suffit de t'imaginer que, comme Fëanor le croyait, c'est un sol en pierre dure. Hansi hésita longuement, avant de fermer les yeux et de revenir vers le seigneur Erfonien. Fëanor déglutit, et vint à lui à son tour. -Donne-moi ta main, Fëanor. Nous allons incanter. Joignant dextre et sénestre, les deux Autocrates incantèrent : -Atipa vrasto varate nitya dayas, bados ferisa uvanos. La pièce se mit à vibrer, le mur gronda. Ils se sentirent brusquement happés vers le bas, et tombaient à une vitesse vertigineuse. Ils atterrirent précipitamment dans une salle inondée d'une agréable lumière dorée. Un sablier géant reposait au centre de la pièce. -Le voilà, le Sablier. Il indique le temps qu'il vous reste, avant la fin d'Otherland. -Tu veux dire... Que la destruction de notre monde est proche? -D'après vous, comment voulez-vous que je sauve certains des Otherlanders si le Cercle est rompu? Comme je l'ai déjà précisé, je ne suis pas capable de me téléporter entre deux mondes!! -Il ne reste plus beaucoup de temps, à ce que je vois, commenta Siavash. Plus de la moitié du sable s'est écoulé. Fëanor s'empara d'un livre posé au fond de la pièce, et nota : -Ceci, est un recueil de serments. Je vais pouvoir présentement y annoter le nôtre. Nous allons l'y écrire tous ensemble.
Sur ces mots, il prit une pointe d'acier, et se perça l'avant-bras. Arjavh en fit de même, et ils firent couler leur propre sang dans un flacon posé à côté du manuscrit. Ils gelèrent leur blessure, et Fëanor désigna une plume en argent, la trempa et clama, au fur et à mesure qu'il écrivait : -La vésanie se lit dans mes yeux, belligérant doté d'une grande sagesse. Mon corps n'est plus main mon âme réside en eux, l'immortalité n'est à présent que maladie, gangrène et paresse. Et leur mort se fait tant ressentir! Une seule issue au-delà de ce monde. -Sans le pouvoir de se repentir, crachons donc nos actes immondes! C'est dans la droiture que je sacrifiai ma bonté, et que je mis en jeu les vraies Valeurs délibérément. Depuis le feu ardent, la duplicité de l'âme nous illuminera, écrivit Arjavh. Bien, à qui le tour? -Sommes-nous tous obligés d'annoter le Serment? requit Hansi. -C'est ce qui t'y liera. Alors, c'est à qui? -C'est bon, j'y vais, décida Marjane. Et elle nota : -Depuis le feu ardent, l'Immaculée trahison régnera. Sans altérer les consciences, nous partirons. De par le Sablier, la décrépitude du monde étranger. Akira s'avança à son tour, prit la plume et écrivit, du mieux qu'il put : -Rien ne pourra le sauver, sauf le Salut et une promesse jurée. Tous errant tels des cadavres, mais ranimés en sûreté dans notre havre. La solitude surplombe la véracité. Siavash s'empara de la plume, et grava, d'une main hésitante : -Et, de les tous sauver, annihilera tout espoir. Ainsi maints destins s'en verront brisés, ils erreront de ce fait dans le noir. Depuis le feu ardent, la duplicité de l'âme nous illuminera. Hawkmoon saisit la plume d'une main sûre, et marqua : -Depuis le feu ardent, l'Immaculée trahison régnera. Mais d'autres esprits parviendront ; par le renoncement nous les rejoindrons de l'autre côté du miroir. L'inconnu marcha vers le manuscrit, et annota : -Les Mortels viendront se perdre. L'imposant pouvoir du Cercle se rompra et détruira leurs rêves illusoires. Maudits, condamnés à trépasser, ils subiront une géhenne éternelle. Leur monde appartiendra au passé, mais certains accéderont aux deuxième Ciel. Arjavh reprit la plume, et siffla : -Très bien. A présent, le Serment est presque scellé. Vous êtes tous voués à l'exécuter, quoi qu'il arrive. Là, l'un d'entre nous va devoir prendre une décision. Et pas à la légère, de préférence. L'Autocrate se tourna vers Hansi, désigna la partie se répétant et expliqua : -C'est la partie qu'il reste à recopier. Tu as le choix : ou bien tu la recopies et tu accomplis le Serment avec les autres, ou bien tu repars en Otherland et je m'en charge. Se lier à un Serment, ou s'enfuir. Sachant le danger et les risques que tu encours en t'y vouant, c'est à toi de réfléchir. Si tu te désistes, je le comprendrais tout à fait, ce n'est pas là une tâche facile. Présentement, prends une décision, car, comme tu l'auras remarqué, le temps nous est compté. -Exécuter ce Serment signifie détruire Otherland. -Otherland sera anéanti, de toute façon, et ce ne sera pas de notre faute. D'un oeil sceptique, Hansi prit la plume. Il fut sur le point de la rendre incontinent au seigneur Erfonien, mais il s'avança vers le manuscrit, et copia : -Depuis le feu ardent, la duplicité de l'âme nous illuminera. Depuis le feu ardent, l'Immaculée trahison régnera. Sans altérer les consciences, nous partirons. -Vous quatre, reprit Arjavh s'adressant aux Otherlanders. Vous êtes braves. Vous osez affronter des périls auxquels vous n'avez jamais songé. Vous risquez même la mort. -Si ce Serment peut protéger Neverland et ainsi épargner des populations d'Otherland, alors je prends le risque, fit Hansi. -Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Si nous n'accomplissons pas le Serment, alors ce seront deux mondes plutôt qu'un qui sombreront dans l'Oubli, nota Akira. Je pense, pour ma part, que l'on se doit d'en épargner au moins un. -Vous avez pris les bonnes décisions. Ce sera difficile. Mais nous serons là. -Je me demande ce que cramoisieux a laissé, grinça Fëanor. -Je pensais que tu ne devais plus l'appeler comme ça? -Seulement quand je l'ai en face. Ce qui, je pense depuis le rituel prohibé, se produira bientôt. -Je pense que c'est ça, fit Arjavh en désignant un coffret posé sous le manuscrit. -Eh bien, voyons donc ce que c'est. | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:21 | |
| Chapitre 39 (Les Esprits de Feu et de Glace)
Fëanor posa le coffret sur le manuscrit, l'ouvrit et jeta un oeil à l'intérieur. Il en ressortit deux médaillons, l'un gravé d'un dragon, l'autre d'un serpent. Il prit le médaillon au dragon, et tendit l'autre à Arjavh. -Je pense que c'est pour toi. Ils les ouvrirent tous deux. Dans celui de Fëanor, il était écrit "l'Esprit de Feu, l'âme ignée" ; et dans celui d'Arjavh "l'Esprit de Glace, l'âme du frimas". -Que tout cela signifie donc? -Regarde, il a aussi laissé une lettre. En guise de lettre, c'était une cédule écrite à l'encre pourpre. -C'est comme quand on a écrit le Serment, c'est écrit avec du cruor. "Fëanor l'Altier, Arjavh l'Infrangible, Je me nomme Ypsifëara, l'Autocrate aux Yeux Cramoisis. Vous me connaissez déjà, pour m'avoir rencontré une première fois à Sraima Tejos lorsque vous étiez plus jeunes. Vous êtes les Esprits de Feu et de Glace, les Gardiens de ce monde. De ce fait! vous êtes les protecteurs de Sraima Tejos! Si vous parlez le Blindaugen, c'est que vous fûtes choisis pour protéger Neverland. Que croyez-vous qui vous poussât à rédiger ce Serment, forger les Silmarils et créer le Cercle? Si vous lisez ces mots, c'est que vous êtes liés présentement au Serment. Je vous souhaite la réussite dans votre quête. Fortune sur vous. Et fortune sur ceux qui vous accompagnent." -Je préfère "l'altier" que "fanfaron", se rit Fëanor. C'était donc ça que voulait dire Necia par "l'esprit de feu"? -C'est plus que probable. Les deux homologues attachèrent leur médaillon, Arjavh autour de son cou et Fëanor à sa ceinture, et l'Autocrate Aramanéen reprit : -A présent, vous allez retourner en Otherland. Vous allez préparer vos bagages. Vous allez prévenir vos familles. Si elles le souhaitent, elles peuvent être hébergées à Arjëate, afin de ne pas subir la géhenne d'Otherland. Ensuite, préparez-vous à faire vos adieux à votre monde. Au fait, dernière chose : ce n'est pas la peine de prendre des... (Fëanor sortit l'iPod de sa sacoche et le rendit à Marjane) accessoires divers fonctionnant à l'électricité. Nous n'en voulons pas ici. Très bien? Alors je vous souhaite un bon retour chez vous. Fëanor, Arjavh, Hawkmoon et l'inconnu les téléportèrent au bord du Vide. Ils remontèrent les couloirs et parvinrent de nouveau à Fëalarte. -Toi, siffla Arjavh à l'inconnu. Tu les accompagnes, à Marjane et sa bande. Pour toi, Hansi, Hawkmoon veillera à ce que tu reviennes en Neverland. Simplement, tu le surveilles, il n'a pas un bon sens de l'orientation et il ne connaît rien à votre monde. Tu sais comment faire, une fois en Iran? -Oui, aller en Allemagne, ramener Hansi et sa famille en Iran et repasser le Cercle, et une fois en Tanelorn prendre le premier bateau pour Arjëate. -Une fois que vous serez tous de nouveau à Eltagon, vous repartirez tous ensemble à Arjëate. Sur ce, Fëanor les mena jusqu'à la grève, les expédia sur un bateau en partance pour Tanelorn et s'en retourna à la Glorieuse.
La première chose que fit l'Autocrate à son retour fut d'aller à la tour contenant les bureaux du ministère. Il envoya la porte du bureau de Terhali quelques mètres plus loin et siffla : -Encore en train de tirer au flanc? Bien, Fylanë est-il encore sur le campus? -En effet, Seigneur Fëanor. Et votre Otherlander? -Il a finalement décidé de se joindre à nous. Mais, en mon for intérieur, je me doutais bien qu'il accepterait. Fëanor remit la porte à sa place et sortit de la tour, partit vers l'Institut et demanda au gardien s'il avait vu un dénommé Fylanë récemment. -Ah, le petit qui a prétendu venir en votre nom? Oui, il est dans mon bureau. -Dans votre... -Voyons, pensez-vous que je vais avaler ça? -M'enfin, imbécile de gardien, c'est moi qui l'ai envoyé ici!! -Je suis navré, Seigneur Fëanor, je vais remédier à tout ça. Pendant que le gardien se répandait en excuses, l'Autocrate partit dans son bureau et y trouva Fylanë, qui semblait ne pas comprendre ce qui se passait. -Seigneur Fëanor, j'ai fait comme vous m'avez dit, et... -Je sais, c'est le gardien qui s'est trompé. Viens, je pense qu'il serait préférable que tu dormes chez moi. -Vraiment? Vous êtes sûr? -Si je te le dis. Fëanor le conduisit à son manoir, puis ils descendirent dans sa forge. Fylanë s'émerveilla, scrutant les alentours : -Où sommes-nous? -Ceci est ma forge personnelle. -Toutes ces armes, ces armures... Les avez-vous forgées de vos mains? Fëanor acquiesça, et requit : -Tu te bats à quoi? Sabre, lance, arc? -A l'épée. -Montre-moi. Fylanë sortit sa lame d'un air fier et la tendit au Forgeron. -Ce n'est que du fer. C'est d'une qualité moindre. Tiens, prends celle-là. Fëanor lui tendit Geisteslied, tout en décrivant : -C'était le cimeterre appartenant à mon père. Les épées sont souvent trop lourdes, et les sabres trop longs, ils sont donc difficiles à manier. Les cimeterres, en revanche, ont la faculté d'être plus légers, ce qui les rend bien plus facile d'accès. Je n'aime pas trop m'encombrer lors des combats. Fylanë attrapa Geisteslied, manquant de la faire tomber. Fëanor lui passa la gaine du cimeterre, la lui attacha et lui enjoignit de ranger Geisteslied. -Tu vas garder ce cimeterre le temps que je te forge le tien. Je vais à présent te montrer ta chambre. L'Autocrate conduisit son disciple à l'étage supérieur et lui désigna une vaste pièce, meublée simplement. -C'est ici que tu dormiras. Je t'appellerai pour manger. Amuse-toi bien! siffla l'Autocrate en clignant de l'oeil. | |
| | | Eisfunke Langue pendue
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| Sujet: Re: Nightfall On Fëalarte (2/5) Mer 5 Mar - 22:22 | |
| Chapitre 40 (Révélation)
Marjane, Akira, Siavash et l'inconnu étaient de retour à Elam. Ils prirent la Porsche qu'ils avaient laissée là et rentrèrent à Ispahan. -Va falloir que j'aille chercher Reiko. -Je vais prévenir les parents, Marjane. -Bien, je vais commencer à préparer mes affaires. Marjane prit un grand sac de voyage, y jeta ses vêtements en vrac, un nécessaire de toilette, tout en veillant à ne pas prendre d'objet électronique. Elle prit ensuite ses objets de valeur, tels que ses CD de Blind Guardian et Demons & Wizards, même si elle savait qu'elle ne pourrait plus les écouter en Neverland, et d'autres affaires personnelles. Elle dut laisser son PDA, son ordinateur portable et son iPod, ainsi que tous les autres appareils fonctionnant à l'électricité. Akira commenta : -Comment vais-je survivre en Neverland sans ordinateur? Je ne suis rien, moi, sans l'informatique! -Tu vas rentrer à Sapporo? -Juste pour prendre ma soeur, et faire son sac. Et alors qu'ils déposèrent leurs valises dans l'entrée, et qu'Akira partit sur le balcon passer un appel à Reiko, l'inconnu ironisa : -Au fait, tu m'avais parlé d'un homme, dont tu serais tombée amoureuse... -Et en quoi ça te regarde? -En le fait que cela m'intéresse. -Tu es venu ici pour nous aider, n'est-ce pas? -Je ne vais pas tarder à repartir. Marjane, ta "dévotion" envers Hansi Kürsch nous aura été d'une grande utilité. -Ravi que tu le reconnaisses, susurra Marjane d'un ton caustique. -C'est bon! Reiko prépare son sac, je lui ai bien précisé de ne rien prendre qui fonctionne avec l'électricité. Elle prend le prochain avion pour Ispahan. Franchement, qui se serait imaginé que l'on vivrait de telles expériences? Et au fait, comment était Sraima Tejos? -Une ville banale, je pensais à bien plus pittoresque, pour une ville de morts... -J'ai présenté ma démission au collège. Je ne leur ai pas indiqué de raison particulière, étant donné que je les avais supplié pour ce boulot! -Alors vous êtes prêts? fit l'inconnu. -Et toi? Pourquoi es-tu venu? -Premièrement, parce qu'Arjavh me l'a demandé. Et deuxièmement, parce qu'Hansi ne va pas tarder, que j'ai demandé à Hawkmoon de lui communiquer ton adresse afin qu'on se retrouve tous ici. La sonnerie de la porte d'entrée retentit. -Je vais ouvrir! clama Akira. -Désolé de passer à l'improviste, nous sommes prêts à partir. -Qui est-ce? -Le voyageur avait raison. Entrez, Hansi, je vous en prie. Et où est Hawkmoon? -Reparti en Neverland. Voici ma femme, Andrea ; et mon fils, Jonas. Etes-vous prêts à repartir? -Nous le sommes, nous n'attendons que Siavash et nos parents, ainsi que la soeur d'Akira. -J'ai mis un moment pour les convaincre, nota Hansi. J'espère que ton frère aura moins de mal avec vos parents. -Je ne pense pas, mais j'espère que tu as raison. -J'espère surtout que l'on ne va pas tous y passer. Le cellulaire d'Akira sonna. Il sortit sur le balcon, et revint deux minutes plus tard. -Reiko est arrivée à l'aéroport. Je vais aller la chercher. Vous m'attendez là, je n'en ai pas pour longtemps. Je sais où c'est, maintenant! -Eh bien, à ton retour, allons accomplir le Serment! Nous n'avons plus beaucoup de temps, Arjavh a parlé de seulement quarante-cinq jours! -A tout à l'heure! -Attends, Akira! Marjane s'avança, et fit d'une voix hésitante : -J'ai quelque chose à te dire... -Je t'écoute. Marjane se tut, incapable de parler. Puis elle s'avança, ceignant Akira, et l'embrassa avec ardeur. -Moi aussi, je t'aime, Marjane. -Oh, comme c'est mignon! fit Siavash qui se tenait dans l'embrasure, avec ses parents. -Alors c'était bien ça, Marjane? lança l'inconnu. La jeune femme se retourna. L'inconnu avait enlevé son capuchon, révélant son visage. -Non... -Je te l'avais dit, quand serait le bon moment pour t'avouer qui je suis. -Arvin!! -Est-ce vrai? requit Akira. Arvin s'avança, et siffla d'un ton daubeur : -Eh oui! Le mystérieux voyageur qui a lu le Serment, et rédigé les Mémoires de l'Ombre, que j'ai cédées à Hawkmoon, celui qui t'a parlé à ton retour à Ispahan, celui qui vous a menés au Serment, et qui l'a interprété, c'était moi. -Et pourtant, tu m'as dit... -Je voulais brouiller les pistes. Mais tu es bien plus intelligente que je ne le pensais, et tu as tout découvert. Je ne pouvais donc plus me cacher. -Alors c'était toi!! -Oui, c'était moi. Arvin se dirigea vers la porte. Marjane s'enquit : -Et là, que vas-tu faire? Revenir avec nous en Neverland? -Pas encore. Attendez-moi là. -M'enfin, où vas-tu? -Là où je devrais être actuellement. Une étincelle passa dans les yeux sombres de l'arrière-petit-fils de l'Ayatollah Khomeyni, et il siffla : -Je m'en vais régler mes comptes. Définitivement. ------------------------ Remerciements : Je remercie, une nouvelle fois, Virginie en premier lieu (la première à qui j'ai fait part de Nightfall On Fëalarte). Merci à ma chère première L de prendre le temps de lire Blind Eyes (malgré l'avalanche de devoirs). Merci également à ma mère (qui a enfin commencé à lire mon livre). Vielen dank Hansi Kürsch, surtout pour l'inspiration, et pour The Soulforged. Après, je remercie également la prof de grec (elle a fini Setârehye Chab c'est pas croyable!), le prof d'histoire (qui me laisse écrire Blind Eyes pendant ses cours), mon beaup' pour le portable (sinon j'aurais jamais pu retaper le manuscrit), tous ceux qui me suivent, et tous ceux que j'ai oubliés (je sais, je suis très étourdie). ------------------------ Fin de Nightfall On Fëalarte | |
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